Épidémie de cryptosporidiose d’origine hydrique dans les Alpes Maritimes–novembre 2019 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Le mardi 12 novembre 2019, le CNR LE Cryptosporidioses informait Santé Publique France du diagnostic d’un nombre anormalement élevé de cryptosporidioses transmises par un plateau technique de laboratoires de biologie médicale des Alpes Maritimes. Suite à ce signalement, des investigations épidémiologiques, parasitologiques et environnementales ont été initiées.
Matériels et méthodes |
Tous les cas pour lesquels un prélèvement de selles positif à Cryptosporidium sp était retrouvé depuis octobre 2019 par le plateau technique de laboratoires et deux hôpitaux ont été signalés à Santé Publique France et interrogés à l’aide d’un questionnaire standardisé. Une partie des prélèvements a fait l’objet d’un génotypage. Parallèlement, les recours à SOS médecins pour gastro-entérite aiguë (GEA) sur la zone de domicile des cas ont été analysés. Plus de 200 échantillons d’eau du réseau d’eau potable ont été prélevés pour analyses parasitologiques.
Résultats |
Un total de 129 cas confirmés par PCR a été signalé entre le 15 octobre et le 6 décembre 2019. La seule exposition commune retrouvée chez les cas était la consommation d’eau du robinet distribuée par un même réseau. Une augmentation des consultations pour GEA chez SOS médecins a été observée sur cette période, en faveur d’une contamination persistante du réseau. Un génotype prédominant (C parvum IId A22 G1) a été retrouvé parmi les cas. Plusieurs prélèvements d’eau du réseau ont également mis en évidence la présence de C parvum.
Conclusion |
Un réseau de distribution d’eau, alimentant 10 communes comptant environ 90 000 habitants, a rapidement été identifié comme la source de cette épidémie. Des recommandations de restrictions de l’usage de l’eau ont été diffusées par l’ARS Paca et un arrêté réglementant la consommation d’eau pris par la préfecture. Dans l’attente de l’installation d’une station de filtration de l’eau, une désinfection aux rayonnements ultraviolets est en cours de mise en place. Parallèlement des mesures de protection des ressources vont être renforcées.
Cette épidémie a pu être détectée grâce à l’utilisation systématique d’une PCR Multiplex recherchant la présence de Cryptosporidium sp dans les prélèvements de selles par un des quatre plateaux techniques de laboratoires de biologie médicale du département. Le suivi des cas confirmés par ces laboratoires et deux hôpitaux a sous-estimé l’ampleur de cet épisode qui représente probablement l’épidémie de cryptosporidiose d’origine hydrique la plus importante jamais documentée en France. Des études sont en cours (enquête en population et vente de médicaments) afin d’estimer le nombre de cas qui pourrait lui être attribué.
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Vol 50 - N° 6S
P. S167 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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