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Suspicion de maladie de Lyme : déterminants et conséquences psychologiques - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.359 
C. Rabaud 1, F. Goehringer 1, E. Fall 2, L. Peter 2, M. Dufournaud 2, E. Baux 1, M. Balan 1, C. Rotonda 2, J. Machado 2, C. Tarquinio 2
1 CHRU, Nancy, France 
2 Université Lorraine, Metz, France 

Résumé

Introduction

Notre étude a pour objectif de mieux cerner le vécu psychologique des symptômes imputés à la maladie de Lyme, d’un point de vue synchronique (changements psychologiques apportées par la maladie) et diachronique (influence des événements de vie sur le développement des symptômes).

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle monocentrique prospective et descriptive, incluant les patients pris en charge de manière multidisciplinaire en hôpital de jour pour suspicion de borréliose de Lyme entre novembre 2017 et mai 2019. En plus des variables sociodémographiques, cliniques, et diagnostiques, les variables suivantes ont été mesurées : qualité de vie (SF-12) ; soutien social (SSQ6) ; anxiété/dépression (HADS) ; symptômes traumatiques (PCLS) ; évaluations de détresse perçue, …

Résultats

Soixante-deux patients ont été inclus (27 femmes ; 35 hommes ; âge moyen=51,82±14,83), dont 43 avec une sérologie Lyme positive. À l’issue du bilan, 11 patients avaient un diagnostic établi de maladie de Lyme, 23 un diagnostic différentiel précis et 28 restaient sans diagnostic.

Les corrélations bivariées indiquent un lien entre le fait de se sentir soutenu socialement et une plus grande confiance dans la qualité de la formation reçue par les professionnels pour prendre en charge une borréliose de Lyme (r=0,33 ; p=0,0033). Par ailleurs, une plus grande confiance accordée aux professionnels est associée à une meilleure qualité de vie physique (r= 0,34 ; p=0,017).

Les analyses en régression linéaire mettent en évidence que les symptômes traumatiques expliquent les variations pour les indicateurs de mal-être perçu (détresse ; anxiété ; dépression, p<0,001). L’histoire de vie du patient, et plus particulièrement la souffrance ressentie au moment des évènements difficiles (p=0,014) ou la souffrance encore ressentie actuellement (p=0,004) permet de prédire les symptômes traumatiques.

Les tests de Student révèlent une différence de genre pour la qualité de vie physique (p=0,01), avec des scores supérieurs pour les hommes (33,8+9,76) comparés aux femmes (26,6±10,4). Les scores de qualité de vie physique sont également plus élevés pour les patients ayant bénéficié d’un traitement conventionnel (31,8+11,1) comparés aux patients avec un traitement alternatif (19,6+11,3 ; p=0,03). Pour les patients en errance diagnostique, c.-à-d. pour lesquelles les symptômes ne correspondent à aucune pathologie, leur score de qualité de vie mentale est supérieur (48+8,23) à celui des patients dont la pathologie a été nommée (43,6+7,51, p=0,043).

Conclusion

Cette étude exploratoire montre l’intrication des facteurs psychologiques et médicaux dans le vécu de la maladie chez des patients ayant une suspicion de maladie de Lyme. Ces résultats illustrent l’importance de prendre en charge le « patient Lyme » dans sa globalité, notamment par la prise en compte de son histoire de vie et vécu traumatique associé.

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Plan


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Vol 50 - N° 6S

P. S168 - septembre 2020 Retour au numéro
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