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Les encéphalites des voyageurs pris en charge en France, 2016–2019 - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.362 
A. Mailles 1, M. Martinot 2, X. Argémi 3, F. Bourdain 4, P. Jaquet 5, E. Canoui 6, M. Le Cam 7, P. Tattevin 8, J. Stahl 9
1 Santé Publique France, Saint-Maurice, France 
2 CH de Colmar, Colmar, France 
3 CHU de Strasbourg, Strasbourg, France 
4 Hôpital Foch, Suresne, France 
5 Hôpital Pitié-Salpétrière, Paris, France 
6 Hôpital Cochin, Paris, France 
7 Hôpital Saint-Antoine, Paris, France 
8 CHU de Rennes, Rennes, France 
9 CHU de Grenoble-Alpes, Grenoble, France 

Résumé

Introduction

Le diagnostic étiologique des encéphalites chez les voyageurs est compliqué, particulièrement quand ils reviennent de zones où certains vecteurs, animaux réservoirs et pathogènes sont endémiques. Cependant, ces patients peuvent tout aussi bien être exposés à des pathogènes usuels de leur pays de résidence habituel, ou avoir été infectés avant leur voyage. Des données solides sont nécessaires pour prioriser les investigations étiologiques de première intention, chez des voyageurs de retour en France et présentant une encéphalite présumée infectieuse.

Nous décrivons les patients de retour de voyage inclus dans la cohorte ENCEIF, cohorte prospective multicentrique des encéphalites prises en charge en France de 2016 à 2019.

Matériels et méthodes

Les patients ont été inclus de façon prospective selon la définition de l’International Encephalitis Consortium (2013). Les informations démographiques, cliniques et diagnostiques ont été recueillies de façon standardisée, ainsi que les étiologies identifiées, les destinations de voyage et les expositions à risque. Les voyageurs étaient définis par un séjour hors de France dans les 6 mois précédant l’encéphalite, ou qui étaient résidents d’un autre pays mais pris en charge lors d’un séjour en France.

Résultats

Au 16 octobre 2019, 69/476 (15 %) des patients inclus dans la cohorte correspondaient à cette définition de voyageurs. Ils avaient visité, ou résidaient en Europe (n=34), Afrique (n=20), Asie (n=5), Moyen-Orient (n=4), Amérique du Nord (n=4), Amérique du Sud (n=1), et Pacifique Sud (n=1) ; 18/69 (26 %) avaient séjourné en zone tropicale.

Les étiologies des encéphalites des voyageurs étaient principalement attribuées à HSV (13 %), tuberculose (9 %), mais 13 (19 %) présentaient une arbovirose (West Nile, Encéphalite Japonaise, Tick-borne Encephalitis, Chikungunya, Toscana et Zika). Les arbovirus concernaient 20 % des encéphalites au décours d’un séjour en Europe. À leur sortie d’hôpital, 66 % avaient des séquelles mineures ou pas de séquelles, selon l’évaluation par le Glasgow Outcome Scale. Aucun décès n’a été rapporté. Quatre patients ont rapporté avoir été mordus par un carnivore au cours de leur séjour mais aucun n’a présenté de rage ou autre infection zoonotique.

Conclusion

Dans notre cohorte, les arboviroses représentent la première cause d’encéphalite chez les voyageurs (13 %), devant HSV (13 %) et la tuberculose (9 %). Le diagnostic d’arbovirose devrait être évoqué et recherché en première ligne chez les voyageurs, y compris au retour d’Europe. Cependant les étiologies usuelles ne doivent pas être oubliées.

Dans notre cohorte, peu de patients ont été exposés à des animaux pendant leur voyage, ce qui ne permet pas d’évaluer la pertinence de ce potentiel facteur de risque.

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Vol 50 - N° 6S

P. S169 - septembre 2020 Retour au numéro
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