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Arrêt de l’antibiothérapie en cours de neutropénie pour fièvre d’origine indéterminée en hématologie stérile : RELAPS, une étude de cohorte bicentrique descriptive - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.040 
R. Paret 1, J. Talarmin 1, A. Le Bourgeois 2, G. Guillerm 1, T. Gastinne 2, M. Couturier 1, D. Boutoille 2, S. Ansart 1, B. Gaborit 2
1 CHRU Brest, Brest, France 
2 CHU Nantes, Nantes, France 

Résumé

Introduction

Chez les patients neutropéniques présentant une fièvre d’origine indéterminée (FUO), l’arrêt du traitement antibiotique est recommandée selon les critères ECIL-4. Les données concernant la récidive fébrile sont cependant limitées. L’objectif de cette étude était d’analyser la gravité des récidives fébriles ainsi que leurs facteurs de risque après arrêt d’une première antibiothérapie pour un épisode de FUO, chez les patient atteint d’une hémopathie maligne à haut risque.

Matériels et méthodes

Une stratégie d’arrêt de l’antibiothérapie au cours des FUO selon les critères ECIL4 (absence de gravité initiale et obtention de l’apyrexie depuis au moins 48h) a été mise en place à l’occasion de RCP infectio-hématologique dans deux centres hospitalo-universitaires. Tous les patients hospitalisés en secteur stérile d’hématologie entre février 2018 et décembre 2020 avec une aplasie supérieure à 10jours, pour lesquels l’antibiothérapie a été interrompue selon cette stratégie ont été inclus.

Résultats

L’arrêt de l’antibiothérapie dans les suites d’une FUO a été réalisée pour 153 épisodes de neutropénie chez 134 patients atteints d’une LAM (52 %), d’une LAL (8 %), d’un lymphome (12 %) ou d’un SMD/SMP (19 %). Les prises en charge comprenaient 44 % d’induction (67/153), 42 % d’allogreffe (64/153), 8 % d’autogreffe (12/153). La durée médiane de neutropénie était de 19jours [IQR 14–25]. Le premier épisode fébrile était concomitant à une thérapie potentiellement pyrogène par cytarabine (29 %), sérum anti-lymphocytaire (20 %), greffe de cellule souche (15 %). Le taux de récidive était de 65 % (99/153) en médiane 4jours [IQR 3–6] après l’arrêt de l’antibiothérapie. Aucun choc septique ni décès n’a été reporté comme conséquence de l’arrêt des antibiotiques. Un seul transfert à l’USC concomitant à la récidive a été rapporté, sur trouble de la vigilance n’ayant pas nécessité de suppléance d’organes. Le nombre de jour médian épargné sans antibiothérapie entre le premier jour de fièvre et la sortie d’aplasie était de 6jours [IQR 3-10]. La documentation bactérienne du second épisode était de 47 % (dont 40 % de bactériémie), la documentation clinique de 20 % dont 5 % d’entérocolite du sujet neutropénique et 10 % d’infection fongique invasive (5 possibles, 4 probables et 1 prouvée). Les facteurs de récidive identifiés par analyse multivariée étaient la présence de colite (2,8 [1,5–5,0] ; p<0,001), de mucite (2,6 [1,6–4,0] ; p<10−5), le traitement par corticothérapie (1,8 [1,1–3,1] ; p=0,02) et mycophenolate mofetil (1,7 [1,1–2,6] ; p=0,04). 12 % (19/153) ont présenté un 3ème épisode fébrile, dont 7 ont été attribués à une infection fongique invasive (5 possibles et 2 probables).

Conclusion

Malgré les récidives fébriles fréquentes, l’arrêt de l’antibiothérapie au cours des FUO chez les patients d’hématologie à haut risque infectiologique semble être une stratégie raisonnable, permettant une documentation bactérienne dans 47 % des cas et évitant une ascension thérapeutique empirique systématique au Penem.

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Vol 50 - N° 6S

P. S17 - septembre 2020 Retour au numéro
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