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Stratégie de dépistage du paludisme par PCR et traitement ciblé en population générale, en zone de transmission, en Guyane - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.364 
E. Mosnier 1, F. Djossou 2, R. Priam 2, M. Demar 2, L. Epelboin 2, A. Carbunar 2, M. Douine 2, M. Gaillet 2, Y. Lazrek 3, L. Musset 3
1 CH de Cayenne, SESSTIM, Marseille, France 
2 CH, Cayenne, Guyane 
3 Institut Pasteur de la Guyane, Cayenne, Guyane 

Résumé

Introduction

Plasmodium vivax (Pv) et Plasmodium falciparum (Pf) sont les principales espèces présentes en Guyane. Les principales difficultés d’élimination du paludisme dans la région sont la prévalence d’infections à Pv, à l’origine de reviviscences, ainsi que la présence de porteurs de gamétocytes asymptomatiques représentant un réservoir important de la maladie. Le but de cette étude était d’évaluer l’impact de campagnes de dépistage et de traitement basés sur la PCR pour la lutte contre le paludisme en population générale dans une zone d’endémie palustre.

Matériels et méthodes

Une étude avant-après a été menée dans 13 des 16 quartiers les plus touchés (2727/4033 habitants) de la commune de Guyane la plus impactée par le paludisme, Saint Georges de l’Oyapock. Deux interventions de dépistage de masse et de traitement ciblé ont été mises en oeuvre à un an d’intervalle. Celles-ci reposaient sur la PCR pour la détection des cas et étaient suivie d’un traitement uniquement pour les personnes positives symptomatique ou non. Les participants ayants eu un test de diagnostic rapide (TDR) et/ou une PCR positive ont reçu de l’artéméther-luméfantrine pour le traitement des infections à Pf ou de la chloroquine et, en l’absence de contre-indication, de la primaquine pour le traitement des infections à Pv. L’incidence des cas de paludisme symptomatique a été surveillée passivement par l’unique centre de santé un an avant la première intervention jusqu’à la fin de la deuxième intervention.

Résultats

Plus de la moitié des habitants appartenant aux quartiers sélectionnés (1566/2727; 57,4 %) ont été inclus dans l’étude, 1501 ont bénéficié du premier dépistage par PCR. Parmi ces derniers, 1276 (81,5 %) ont put être suivis et participer également au deuxième dépistage. Au cours de la première intervention, le taux de prévalence par PCR était de 6,7 % (6,0 % Pv, 0,7 % Pf avec 73 % de portage asymptomatique), contre 2,9 % (2,4 % Pv 0,5 % Pf avec 88 % de portage asymptomatique) au cours du deuxième intervention (p<0,005). Tous les participants testés positifs pour Pv ou Pf ont reçu un traitement et aucun effet secondaire grave n’a été signalé. Lors de la première intervention, une importante épidémie saisonnière de paludisme intercurrente a été reportée. Cependant, une diminution significative de l’incidence chez les participants à l’étude, entre les deux interventions, a été observée en surveillance passive (95 à 43/1566 années-personnes, p<0,005) différemment de la population du village non participante témoin (38 à 59/2467 années-personnes p=0,24).

Conclusion

En Guyane, les interventions de dépistage de masse par PCR et de traitement sont faisable sur le plan opérationnel et pourraient participer à réduire le portage et l’incidence des infections à Plasmodium sp. Les limites de cette étude comprennent les variations saisonnières, le nombre de participants à l’étude, et la mobilité des habitants, qui peuvent avoir limités l’impact de l’intervention. Les stratégies de control du paludisme qui utilise uniquement des TDR ou qui traitent uniquement les cas symptomatiques sont susceptibles de négliger une grande partie du réservoir.

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Vol 50 - N° 6S

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