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Application des mesures de prévention anti-vectorielle chez les voyageurs en provenance des Antilles, au cours de leur séjour en zone impaludée - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.365 
J.M. Turmel 1, N. de Vial 2, J. Pasquier 1, O. Cabras 1, A. Cabié 1
1 CHU de Martinique, Fort de France, Martinique 
2 CH du Saint-Esprit, Saint-Esprit, Martinique 

Résumé

Introduction

Selon les dernières recommandations du HCSP, concernant les séjours en Afrique d’une durée<7jours, en zone urbaine ou péri-urbaine, la chimioprophylaxie se discute sous réserve d’appliquer correctement la protection anti-vectorielle (PAV).

Aux Antilles, la PAV est recommandée au long cours pour la population, en particulier au cours des épidémies d’arboviroses. Nous avons cherché à savoir si la PAV est correctement appliquée lors de leurs voyages en zone impaludée.

Matériels et méthodes

Étude transversale, monocentrique, concernant les personnes ayant consulté dans notre centre de vaccinations internationales (CVI) pour un voyage en Afrique subsaharienne et ayant réalisé ce voyage. Tous les voyageurs reçoivent une information quant aux modes de transmission du paludisme et les moyens de PAV.

Après leur voyage, un questionnaire téléphonique leur était soumis, afin de mesurer leur observance concernant les mesures de PAV.

Chaque cas était classé dans 4 catégories d’observance : parfaite, correcte, moyenne ou mauvaise, selon un algorithme prenant en compte le nombre et la fréquence d’application de mesures préventives parmi : le port de vêtements longs, l’utilisation de répulsifs et l’utilisation d’une moustiquaire.

Résultats

Cent personnes, ayant voyagé en Afrique subsaharienne entre août 2018 et décembre 2019 ont répondu au questionnaire. Le taux de réponse était de 70 %.

La durée médiane de séjour était de 10jours (min=4, max=46). La moyenne d’âge était de 55 ans, les femmes représentaient 57 % (57) de l’échantillon. Neuf personnes étaient nées dans le pays visité.

Vingt-cinq pour cent (25) des voyageurs n’ont appliqué aucune mesure de protection, 30 % (30) ont utilisé une seule mesure, 37 % (37) en ont appliqué deux, et 8 % (8) ont appliqué les trois moyens recommandés. Parmi ceux utilisant au moins une mesure de prévention, 79 % (59) les ont appliquées de manière régulière, et 21 % (16) de manière irrégulière. Les répulsifs cutanés ont été utilisés par 55 % (55) des voyageurs, la moustiquaire par 38 % (38) et les vêtements longs par 35 % (35).

Selon l’algorithme choisi, 8 % (8) ont donc rapporté une observance parfaite, 29 % (29) une observance correcte, 30 % (30) une observance moyenne et 33 % (33) une observance mauvaise.

Parmi les 12 personnes dont le séjour était7jours, aucune n’a appliqué les mesures de prévention de manière parfaite ou correcte.

Conclusion

Les mesures de PAV sont mal appliquées par une majorité dans notre étude. Cette mauvaise observance peut être expliquée par leur habitude à côtoyer les moustiques sur leur lieu de résidence. Une étude comparative avec des voyageurs résidant en France métropolitaine pourrait confirmer cette hypothèse.

Il nous semble licite de maintenir une chimioprophylaxie chez les voyageurs au départ des Antilles, pour des séjours7jours, devant la mauvaise application des mesures de PAV. L’information des patients en amont des voyages doit être améliorée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 50 - N° 6S

P. S171 - septembre 2020 Retour au numéro
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