Vaccination rVSV-Zebov des personnels des organisations non gouvernementales: un an d’expérience - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La vaccination Ebola est encadrée par l’arrêté du 30 août 2018. Elle est recommandée pour les professionnels se rendant en zone épidémique, à risque modéré à élevé de contamination, et des établissements de santé de référence susceptibles de prendre en charge un cas importé. Elle doit être réalisée dans le strict respect du protocole temporaire d’utilisation du vaccin rVSV-Zebov. Fin 2018, notre hôpital a ainsi été sollicité pour la vaccination des personnels des organisations non gouvernementales (ONG) mobilisés dans le cadre de la riposte à l’épidémie sévissant en République Démocratique du Congo.
Matériels et méthodes |
Objectifs décrire le circuit d’approvisionnement, de délivrance, d’administration et de traçabilité de la vaccination rVSV-Zebov, la population vaccinée et les effets indésirables immédiats du 20/12/2018 au 31/12/2019. Méthodes étude rétrospective observationnelle descriptive. Extraction des données d’administration via Pharma®, collecte des données socio-démographiques via Amadeus Main Care Solutions®. Saisie et analyse des données sur Microsoft Excel®.
Résultats |
En amont de chaque séance vaccinale, les ONG sollicitaient la Direction générale de la santé, qui validait et priorisait les demandes en fonction des dates effectives de départ sur le terrain. Les doses nécessaires étaient livrées avant chaque séance par l’établissement de ravitaillement de Santé publique France, afin de tenir compte du délai court (14jours) de conservation après décongélation. Les personnels, volontaires pour être vaccinés, recevaient une information écrite et orale, et devaient signer un consentement. Une traçabilité et une pharmacovigilance spécifiques (immédiate et retardée) étaient mises en place en lien avec les autorités sanitaires. Entre le 20 décembre 2018 et le 31 décembre 2019, 181 personnels étaient vaccinés par les praticiens de notre hôpital et de la réserve sanitaire. Il s’agissait de personnels d’ONG (majoritairement MSF) dans 96,7 % des cas. Le sexe-ratio était de 1 (91 hommes pour 90 femmes), l’âge médian de 37,8 ans (écart-type 11,5, extrêmes 23–71). Les personnels venaient de France, d’Europe, et du reste du monde dans respectivement 69, 11,6 et 19,4 % des cas, notre centre ayant été pendant plusieurs mois le seul proposant cette vaccination en Europe. Cinquante-cinq pour cent des personnels n’avaient aucun effet indésirable immédiat. La plupart des effets indésirables étaient limités au site d’injection (douleur chez 30 %, fasciculation chez 15 % des cas). Six personnels présentaient une asthénie intense/malaise, dont un avec perte de connaissance. Dans tous les cas, l’évolution était favorable.
Conclusion |
La vaccination Ebola a été rendue possible au profit des personnels des ONG du fait de la mobilisation de nombreux acteurs et des interactions entre plusieurs structures sanitaires. Le changement de statut de ce vaccin dans les mois à venir, du fait de données d’efficacité et de tolérance favorables, devrait permettre de faciliter son administration.
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Vol 50 - N° 6S
P. S18 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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