Perception de la vaccination et formation des professionnels de santé : enquête auprès des médecins généralistes d’un département - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La prévention vaccinale est un sujet de santé publique prioritaire en France et les professionnels de santé, notamment les médecins généralistes, ont un rôle important d’information auprès de leurs patients. La formation de ces professionnels est une des missions du Centre de vaccinations polyvalentes (CVP). L’objectif de cette étude était de connaître les besoins des professionnels de santé en matière de vaccination et d’évaluer, au travers leur perception de la vaccination et leurs difficultés, s’ils identifiaient bien le CVP comme centre ressource, plus de 10 ans après sa création.
Matériels et méthodes |
Une enquête transversale et descriptive a été réalisée en janvier 2019 par l’envoi postal d’un questionnaire à destination de l’ensemble des 1334 médecins généralistes, exerçant une activité libérale, répertoriés auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie du département. Une enveloppe T était fournie pour le retour de leur réponse. Il n’y a pas eu de relance. Les analyses ont été effectuées avec les logiciels Microsoft Excel et Epi-Info 7. Les pourcentages se basent sur le nombre de répondant pour chaque question.
Résultats |
Le taux de réponses était de 34,6 % (n=461). Les médecins avaient en moyenne 46,5 ans, 57,4 % (n=263) étaient de sexe féminin et 73,8 % (n=338) exerçaient la médecine générale de manière exclusive. L’opinion favorable à la vaccination, sur le plan individuel et collectif, était partagée par respectivement 98,3 % (n=451) et 99,8 % (n=458) des praticiens mais 52,9 % (n=243) estimaient qu’elle était une source d’inquiétude pour la population. D’ailleurs, 99,4 % (n=455) avaient déjà été confrontés à des réticences de la part de leurs patients : les vaccins contre le papillomavirus et l’hépatite B étaient les plus cités, respectivement 66,2 % (n=294) et 75,5 % (n=335). La peur des effets secondaires était la principale raison, identifiée par 60,1 % (n=175) des 291 médecins ayant précisé les réticences de leurs patients. Parmi les 26,5 % (n=120) de praticiens ayant eux-mêmes des réticences à prescrire certains vaccins, 47,9 % (n=57) citaient le vaccin contre le papillomavirus. Concernant l’obligation vaccinale des nourrissons au 1/01/18, 75,4 % (n=343) d’entre eux jugeaient cette loi nécessaire pour la santé publique. Des informations sur le thème de la vaccination étaient souhaitées par 64,3 % (n=286) d’entre eux. Enfin, 72 % (n=317) connaissaient le CVP, versus 22,4 % (n=103/459 répondants) en 2008, selon une enquête réalisée avec la même méthodologie (p<0,001).
Conclusion |
Les médecins généralistes sont favorables à la vaccination mais ont besoin d’outils et d’informations pour argumenter auprès de leurs patients réticents et ainsi augmenter la couverture vaccinale. Le CVP doit continuer à être un acteur de la promotion vaccinale et l’interlocuteur privilégié des médecins généralistes. Il doit mettre l’accent sur la communication auprès des professionnels de santé sur les outils existants et mis à leur disposition afin de les aider dans leur pratique.
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Vol 50 - N° 6S
P. S180 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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