Efficacité de la vaccination anti coquelucheuse chez le patient atteint de BPCO - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) représente la 3e cause de décès dans le monde. L’exacerbation aiguë est la principale cause de morbi-mortalité. Elle est principalement d’origine infectieuse, impliquant en premier lieu le virus de la grippe. D’autres pathogènes comme Bordetella pertussis (BP) peuvent être responsables de complications sévères. Si la vaccination constitue un élément déterminant pour protéger le patient BPCO contre ces épisodes infectieux, une moins bonne réponse à la vaccination antigrippale a été observée chez les patients BPCO. L’objectif de notre étude était d’analyser les réponses humorale et cellulaire après vaccination anti-BP chez les patients BPCO ce qui à notre connaissance n’a jamais été réalisée.
Matériels et méthodes |
Une étude prospective interventionnelle monocentrique a été mise en place afin d’analyser la réponse immunitaire post-vaccinale spécifique contre BP après une injection de rappel du vaccin tétravalent dTCaPolio (Repevax°). Les paramètres étudiés ont été :
– j0 : analyse des populations lymphocytaires Tfh, T régulatrices, lymphocytes B naïfs et mémoires et des anticorps anti-BP ;
– j7 post-vaccination (PV) : analyse des populations de plasmablastes et Tfh ;
– j15 PV : analyse de la réponse T (restimulation ex vivo avec pool de peptide comprenant FHA, PRN, PT, et Fim 2/3, marquage intracellulaire des cytokines [IL2, IFNg, TNFa]) ;
– j30 PV dosage des anticorps anti-BP.
Résultats |
Entre septembre 2018 et mai 2019, 23 patients ont été inclus : 14 patients BPCO (VEMS/CV : 0,5±0,14) et 9 témoins fumeurs non BPCO appariés sur l’âge et le sexe. À j0, une fréquence plus élevée de lymphocytes T CD4+ exprimant PD1 a été observée chez les patients BPCO (médiane 45,1 % [IQR : 33–55] versus 32,95 % [IQR : 28–40] chez les témoins [p=0,0241]). On notait une augmentation significative des lymphocytes Tfh et des plasmablastes chez les patients BPCO 7jours PV (médiane 1,5 %) (IQR : 0,5–2,4) à j0 et 5,2 % (IQR : 1,9–7,5) à j7 (p=0,002) ; 0,41 % (IQR : 0,2–1,4) à j0 et 2,1 % (IQR : 1,1–5,9) à j7 (p=0,0039), respectivement, sans différence avec le groupe témoin. À j15 PV, la fréquence de LT CD4+ BP spécifiques était de 0,08 % (IQR : 0,06–0,45) chez les sujets témoins et de 0,15 % (IQR : 0,09–0,36) (somme de la production des 3 cytokines IL2, IFNg, TNFa) chez les patients BPCO sans différence significative entre les 2 groupes. À j0, la majorité des sujets présentait un taux faible d’IgG anti-BP. Une augmentation significative de ces anticorps était observée à j30 (34,5 UI/mL IQR [20,75–139,5] [p=0,03] vs 39 UI/mL IQR [31–53] [p=0,002]), pour les groupes témoin et BPCO respectivement, sans différence significative entre les deux groupes.
Conclusion |
Contrairement à ce qui a pu être observé avec d’autres vaccins, et malgré l’augmentation de PD1 (marqueur d’immunosénescence) sur les lymphocytes T CD4, la réponse vaccinale anti-coquelucheuse tant cellulaire qu’humorale semble conservée chez les sujets avec BPCO, soulignant la pertinence de la revaccination dans cette population vulnérable.
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Vol 50 - N° 6S
P. S181 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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