La vaccination antigrippale modifie t-elle le pronostic des patients âgés hospitalisés atteints de grippe ? - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Une analyse observationnelle des données de 515 cas de grippe hospitalisées chez des patients avait montré une mortalité intra-hospitalière de 12,2 % dans cette population (étude Pratique et Usage en Gériatrie et Gérontologie [PUGG] 2016–2017). La vaccination est très variablement efficace sur la mortalité et peu d’études spécifiques ont déterminé si malgré la survenue d’une grippe chez un patient vacciné, la vaccination protégeait des complications à court et moyen termes. L’objectif de cette analyse de l’enquête PUGG était de comparer l’évolution des patients grippés hospitalisés vaccinés et non vaccinés.
Matériels et méthodes |
Les critères d’inclusion, associaient donc, âge (>80 ans), PCR grippe positive et statut vaccinal connu ; le statut vaccinal avait été obtenu par une recherche active auprès de tous les acteurs (médecin référent, pharmacien, patient, famille). La comparaison concernait l’évolution intra-hospitalière (décès, complications, durée d’hospitalisation, taux de grippe nososcomiale, institutionalisation) et à 3 mois, rapporté au statut de base (comorbidité, statut fonctionnel) et à l’utilisation des traitements (oseltamivir, antibiotique).
Résultats |
Parmi les 515 patients, 243 (47,2 %) avait un statut vaccinal connu 159 étaient vaccinés et 84 non vaccinés. Aucune différence significative de base n’existait entre les 2 groupes (statut fonctionnel type de pathologie chronique active). Seul le nombre de comorbidités était significativement supérieur dans le groupe vacciné (p=0,02). Le taux de grippe nosocomiale était équivalent. Les taux et les durées de traitements par oseltamivir et par antibiotiques étaient équivalents. Les taux de décompensations d’organe (>50 %) et l’évolution intra-hospitalière étaient équivalentes (taux d’admission en soins intensifs, de mortalité, de SSR et d’EHPAD, durée d’hospitalisation). À 3 mois, les taux de mortalité, de réhospitalisation, et d’admission en EHPAD étaient équivalents mais le groupe vacciné avait un niveau de récupération fonctionnelle très nettement et significativement supérieur (ADL à M3, 4,1/6 versus 2,3/6 – p=0,01).
Conclusion |
Les individus vaccinés contre la grippe et hospitalisés pour une grippe sont porteurs de plus de pathologies chroniques que les patients grippés non vaccinés, ils présentent des prises en charge et des évolutions équivalentes mais la récupération fonctionnelle est nettement meilleure dans la population vaccinée. Des études d’efficacité vaccinale dans cette population devraient s’attacher à démontrer l’intérêt individuel et collectif d’éviter ou diminuer l’impact de la grippe sur le pronostic fonctionnel des patients âgés plutôt que sur la mortalité seule.
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Vol 50 - N° 6S
P. S183 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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