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Analyse des perdus de vue à l’hôpital pour la prophylaxie pré-exposition (PrEP) contre le VIH - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.398 
J. Chas, C. Wilpotte, M. Siguier, M. Hamidi, C. Palacios, C. Alquier, G. Pialoux
 CHU Tenon, Paris, France 

Résumé

Introduction

Il est essentiel de comprendre comment et pourquoi les patients sont adhérents ou se désengagent de l’offre de PrEP pour développer des interventions efficaces de PrEP/santé sexuelle et repérer ceux qui sont de fait à risque de contamination par le VIH.

Matériels et méthodes

Notre étude concerne toutes les personnes ayant consulté au moins une fois pour la PrEP de décembre 2015 à décembre 2019 dans un service de maladies infectieuses de CHU (hors Cegidd). Nous avons analysé tous les dossiers médicaux des personnes dont la dernière consultation de PrEP remonte à plus de 6 mois afin de déterminer les raisons de l’arrêt de leur suivi, identifier les vrais perdus de vue (pdv) pour lesquels aucune raison n’a pu être mise en évidence et questionner ces derniers via un questionnaire envoyé par mail sur les raisons de leur arrêt de suivi.

Résultats

Au 15 décembre 2019, 854 personnes sont venues au moins une fois en consultation de PrEP avec 542 (63 %) toujours suivies et 312 (37 %) non venues en consultation depuis>6 mois. Parmi ces 312 personnes :

– 76/312 (24 %) ont eu une seule consultation de PrEP avec : 48/76 (63 %) primo-prescriptions de PrEP puis pdv, 13/76 (17 %) non-prescriptions de PrEP (absence de risque ou absence de bilan sanguin préalable), 7/76 (9 %) mises sous TPE, 3/76 (4 %) découvertes de VHB, 2/76 (3 %) VHC et 3/76 (4 %) VIH ;

– 236/312 (76 %) ont eu plus d’une consultation de PrEP avec : 56/236 (24 %) transferts de suivi dans un autre centre, 43/236 (18 %) arrêts volontaires de PrEP, 22/236 (9 %) voulant être suivies en ville par leur médecin traitant.

Nous avons observé 1/236 (1 %) séroconversion VIH chez une personne inobservante à la PrEP, et 114/236 (48 %) pdv. Selon la définition établie, le nombre total de vrais pdv de la file active est de 162/854 (19 %), avec un âge médian de 37,2 ans [19–72], 2/162 (1 %) femmes et 160/162 (99 %) hommes, 142/162 (88 %) hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, 10/162 (6 %) hétérosexuels, 10/162 (6 %) bisexuels, ayant fait des études supérieures chez 126/162 (78 %), travaillant pour 141/162 (87 %), 26/162 (16 %) étant nés à l’étranger, 103/162 (64 %) prenant la PrEP à la demande, avec une durée médiane de suivi de 15 mois [0,5–82], avec une moyenne de partenaire/mois de 7 [1–112], une médiane du nombre de rapports sexuels non protégés par le préservatif sur les 3 derniers mois de 3 [1–180] et 66/162 (41 %) de chemsexers. En comparant aux 542 toujours suivis, les pdv sont significativement plus jeunes, plus hétérosexuels/bisexuels, ayant moins fait d’études, ayant moins d’IST, moins de rapports sexuels non protégés par les préservatifs et moins de partenaires sexuels. Le questionnaire a été envoyé à ces 162 vrais pdv et l’analyse est en cours.

Conclusion

Même si les comportements sexuels peuvent changer au fil du temps, les études montrent que ceux à haut risque persistent après le début de la PrEP, ce qui souligne l’importance d’un dépistage et d’interventions continues et intensives en matière de santé sexuelle, et l’importance d’une adaptation à la vie des usagers de PrEP, contexte dans lequel s’inscrira l’ouverture de la primo-prescription aux médecins de ville.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 50 - N° 6S

P. S186 - septembre 2020 Retour au numéro
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