Étude qualitative par focus groups de la qualité de vie sexuelle et la satisfaction des personnes suivies pour PrEP - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Une unité spécifique Centre de Réduction des Risques Infectieux liés à la Sexualité (CeRRISe) a été créée en 2017 afin de prendre en charge les personnes demandeuses de la PrEP VIH de manière globale et pluridisciplinaire (médicopsychologique). Des consultations IDE complètent le temps médical, utilisent un « questionnement stratégique » et des techniques d’approche solutionniste. Cette étude visait à évaluer la qualité de vie (QDV) sexuelle des personnes, l’accompagnement effectué et l’influence de l’introduction de la PrEP sur la perception du risque et les pratiques préventives adoptées par les PrEPeurs.
Matériels et méthodes |
Avec une approche qualitative, 6 focus groups ont été menés en 2019 par une chercheuse en sciences humaines et sociales. Une analyse thématique manuelle du contenu a été menée afin d’extraire les thèmes principaux et leur articulation.
Résultats |
Trente-huit personnes ont participé (37 hommes, 1 femme), 35 HSH, 3 bisexuels, âge moyen : 44,7 ans ; sous PrEP depuis 20 mois et ayant eu en moyenne 8 consultations dans le centre. La PrEP représente une démarche de protection personnelle et de responsabilité vis-à-vis de leur santé. Être sous PrEP signifie participer à une démarche globale et implique aussi avoir accès à un dépistage régulier et aux vaccins proposés. Suite à l’introduction de la PrEP, la majorité des PrEPeurs ont réduit ou abandonné le recours au préservatif (85 %) et adopte cet outil selon la demande du partenaire. Le dialogue avec le partenaire autour des stratégies de prévention est parfois indiqué par les participants comme stratégie de prévention en soi. La totalité des participants évoque que le recours à la PrEP entraîne une amélioration de leur QDV sexuelle et de leur QDV globale. La déculpabilisation liée à l’abandon ou à la réduction de l’utilisation du préservatif ainsi que la sérénité associée à l’usage de la PrEP permet un meilleur équilibre mental chez ces derniers. Les échanges sont perçus comme plus « simples et sains », la transparence et la connaissance des stratégies préventives seraient des valeurs partagées. Certains participants revendiquent leur recours à la PrEP par leur rôle d’informateur, pour promouvoir la PrEP et ainsi acquérir un rôle « militant ».
Les participants évaluent très positivement l’accompagnement offert par l’unité, auquel ils attribuent des qualités humaines et professionnelles.
Conclusion |
Cette recherche a permis d’approfondir les connaissances scientifiques relatives à ce que les personnes pensent autour de la PrEP et de l’accompagnement offert par le dispositif CeRRISe. D’autres recherches doivent être effectuées sur d’autres populations peu représentées et étudiées (femmes, migrants, plus jeunes), afin d’explorer leurs pratiques de prévention, leurs représentations et leur construction identitaire.
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Vol 50 - N° 6S
P. S188 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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