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Évolution de la prise en charge thérapeutique du Covid-19 en France : résultats de 3 enquêtes internet successives - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.046 
S. Rolland 1, D. Lebaux 2, P. Tattevin 3, O. Launay 1, L.B. Luong Nguyen 1
1 AP–HP, Hôpital Cochin, Paris, France 
2 AP–HP, HEGP, Paris, France 
3 CHU Rennes, France 

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Résumé

Introduction

Au 13 juin 2020, la pandémie COVID-19 est responsable d’au moins 425 931 décès dans le monde dont 29 354 en France. Sans traitement spécifique efficace ni recommandation au début de l’épidémie en France, les attitudes thérapeutiques ont évolué en fonction des publications scientifiques et des recommandations officielles. Ainsi, l’intérêt de l’hydroxychloroquine (HCQ), du tocilizumab ou des corticoïdes a été particulièrement controversé. L’objectif de notre étude est de décrire les attitudes thérapeutiques pour la prise en charge des COVID-19 et leur évolution au cours de la période épidémique en France.

Matériels et méthodes

Un questionnaire court anonymisé en ligne a été diffusé par la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) les 22 mars, 23 avril et 10 juin 2020. Il recueillait les caractéristiques d’exercice des répondants, les références utilisées pour la prise en charge des patients COVID-19 et les prescriptions réalisées ou privilégiées (molécules et indications).

Résultats

Nous avons analysé 144 réponses issues de 115 médecins. Cinquante-trois (46 %) exercent en centre hospitalier universitaire, 79 (69 %) dans un service de maladies infectieuses. Dix-neuf médecins (32 %) de la première étude participaient à au moins un protocole de recherche (5 études différentes), contre 40 (74 %) d’entre eux lors de la deuxième étude (18 protocoles, p<0,01). Quarante-six médecins (77 %) proposaient un traitement spécifique à la première enquête, 35 (65 %) à la deuxième, et 27 (90 %) l’envisageaient à la dernière, uniquement en contexte hospitalier. Quinze (33 %) de ces prescriptions se faisaient dans le cadre de la recherche à la première enquête contre 16 (59 %) à la dernière. Initialement proposée par 35 (76 %) et 22 (63 %) prescripteurs aux 2 premières enquêtes, l’HCQ est envisagée par 5 d’entre eux (19 %) en juin (p<0,01), uniquement dans le cadre de la recherche. À l’inverse, les corticoïdes étaient proposés par 1 (2 %) puis 12 (34 %) prescripteurs aux 2 premières enquêtes et sont maintenant envisagés par 21 (78 %, p<0,01), pour 12 d’entre eux hors étude. La position vis-à-vis de l’association lopinavir-ritonavir est restée stable dans le temps, successivement rapportée par 23 (50 %), 19 (54 %), puis 11 (41 %) prescripteurs, généralement dans le cadre d’étude thérapeutique. Le remdesivir, initialement proposé par 5 (11 %) puis 2 (6 %) prescripteurs, est envisagé par 13 (48 %) en juin (p<0,01). Le tocilizumab suit une même évolution, proposé successivement par 4 (9 %), 6 (17 %) puis 12 (44 %) des prescripteurs (p<0,01). La prescription d’anakinra, nulle à la première enquête, est envisagée par 7 prescripteurs (26 %) à la dernière.

Conclusion

Au cours de cette première vague épidémique en France, on a observé une évolution significative des habitudes de prescription, avec baisse de prescription de l’HCQ, et augmentation du recours au remdesivir, aux corticoides et au tocilizumab.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 50 - N° 6S

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