Épidémiologie descriptive des cas pédiatriques sévères de grippe à la Réunion de 2010 à 2019 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La grippe est une infection respiratoire le plus souvent bénigne. Néanmoins, cette pathologie peut causer des formes sévères chez les personnes fragiles notamment, chez les enfants présentant des facteurs de risque. Les enfants de moins de 5 ans sont considérés comme une population à risque en termes de morbidité et de mortalité au même titre que les personnes âgées. Le risque de contracter une grippe est d’autant plus fort que les enfants sont immunologiquement naïfs. L’objectif de notre communication est de proposer une approche descriptive des cas pédiatriques et d’identifier les facteurs de risque et de gravité dans cette population.
Matériels et méthodes |
Les données présentées sont issues du dispositif de surveillance des cas graves de grippe développée et animée depuis 2009 par Santé publique France. Un cas grave est : tout cas de grippe admis dans un service de réanimation, dont le diagnostic est probable sur la base des éléments clinques recueillis par le médecin hospitalier ou confirmé sur la base d’un test biologique positif. Un cas pédiatrique a été défini comme une personne âgée entre 0 et 15 ans. Les services pédiatriques du CHU de la Réunion (site nord et sud) et les services de réanimation collectent volontairement des informations démographiques, clinques et virologiques à partir d’une fiche de signalement standardisée.
Résultats |
De 2010 à 2019, 24 cas pédiatriques de grippe sévère ont été identifiés soit, 7 % du total des cas (n=24/351). Les patients de 0–5 ans étaient majoritaires avec 67 % des cas (n=16/24). Le sexe-ratio était égal à 1. L’âge médian était de 2 ans (min=4 mois et un max=14 ans). De 2010 à 2019, 71 % des cas (n=17/24) ont été recensés en période d’épidémie de grippe saisonnière. Les analyses virologiques montraient que 87 % (n=21/24) des patients présentaient une grippe de type A et principalement du sous-type H1N1 (67 % ; n=16/24). Les virus grippaux de type B restaient minoritaires (n=3). Concernant la gravité, 37,5 % des cas pédiatriques (n=9/24) ont développés un SDRA. Développer, un SDRA était significativement plus élevé chez les adultes (62 %) versus les enfants (37 %) (p<0,01). Deux décès ont été déclarés chez des enfants de 11 mois et 2 ans. Parmi les cas graves, 46 % (n=11/24) présentaient au moins un facteur de risque, 33 % aucun facteur de risque (n=8/24) et 11 % (n=5/24) sans information. La proportion de présenter au moins un facteur de risque était significativement plus élevée chez les adultes (82 %) que pour les enfants (55 %) (p<0,003). Aucun enfant avec au moins un facteur de risque n’était vacciné quand l’information était renseignée.
Conclusion |
Les cas sévères pédiatriques restent faibles à la Réunion avec une gravité et une létalité modérées par rapport aux adultes. Une prédominance de la grippe A et du sous-type H1N1pdm09 a été constatée, corroborée par la littérature scientifique. Face à l’insuffisance de la couverture vaccinale, il est donc primordial de développer des campagnes de prévention incitant à la vaccination des enfants présentant des facteurs de risque. Ne serait-il donc pas opportun comme au Royaume-Uni, de vacciner tous les enfants de moins de 10 en France ?
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Vol 50 - N° 6S
P. S205 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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