Une consultation dédiée à la prise en charge des mineurs isolés étrangers : une opportunité de rattrapage vaccinal et d’entretien de santé sexuelle et globale - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Le Haut Conseil de la santé publique a récemment rendu public ces recommandations sur la mise en place d’un rendez-vous santé pour tous les MIE.
Matériels et méthodes |
Une consultation dédiée à la prise en charge des MIE à l’échelle d’un territoire départemental a été mise en place depuis un an. Elle est assurée par une équipe médicale et infirmière. Tous les jeunes pris en charge ont bénéficié d’un entretien de prévention prolongé intégrant la santé sexuelle (1h) et d’une proposition de rattrapage vaccinal personnalisé.
Résultats |
Parmi les 47 jeunes hommes âgés en moyenne de 17 ans, tous sauf étaient originaires d’Afrique ; leur parcours migratoire a duré en médiane 3 mois (étendue 0 à 3 ans). Leur motif de migration était économique (80 %) ou pour fuir des menaces (13 %), 93 % étaient sans papiers. Seuls 13 % avaient un niveau d’éducation>=au primaire. Concernant leur couverture maladie, 65 % n’avaient aucune couverture ou une demande en cours. Aucun n’était en surpoids, mais 6 % étaient maigre ; 6/44 (14 %) rapportaient une réduction des apports alimentaires depuis l’arrivée. L’examen dentaire a révélé des caries chez 15 % et des chicots chez 4 %. Onze % étaient fumeur, 1 avait une dépendance à l’alcool, 1 à la cocaïne et 1 était usager de drogue par voie intraveineuse. Un antécédent de violences physiques ou sexuelles était rapporté par 30 % dans le pays d’origine, par 29 % sur le parcours migratoire (Maroc et Lybie), et par 4 % en France. 38 % rapportait avoir déjà eu des rapports sexuels avec une femme, avec une utilisation minoritaire du préservatif. Un garçon a rapporté un ATCD de gonococcie. Concernant la vaccination, 43 % avaient un carnet de vaccination, 38 % avait une preuve de vaccination DTPCa réalisée le plus souvent après l’arrivée en France et 21/28 non à jour ont été vaccinés au cours de la consultation. Un dosage des anticorps post vaccinal n’a été prescrit qu’à 2 et aucun résultat n’a été reçu. Concernant le ROR, seuls 23 % étaient à jour sur preuve et 18/32 non à jour ont été vaccinés au cours de la consultation. Seuls 6/31 non-immunisés ont pu être vaccinés contre le VHB, 5 se sont vu prescrire une sérologie post vaccinale et deux ont été reçues avec un taux à 27,7 et 39,4 UI/L. Seuls 27 % étaient à jour contre le méningocoque C et 24/31 ont pu être vaccinés au cours de la consultation.
Conclusion |
Une partie MIE hébergés a bénéficié d’un début de rattrapage vaccinal avant leur mise à l’abris, ce qui souligne l’importance de la traçabilité, les autres relevant souvent d’un rattrapage exhaustif parfois difficile du fait de la faible adhésion des jeunes et des structures d’hébergement. Les antécédents de violences sexuelles et physiques sont fréquents. Les MIE sont à un âge d’entrée dans la sexualité et ont un faible recours au préservatif. Des entretiens en santé sexuelle adaptés semblent importants à mettre en place.
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Vol 50 - N° 6S
P. S212 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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