Caractéristiques des tuberculoses maladies hospitalisées en Amazonie française entre 2007 et 2017 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Malgré les efforts mis en œuvre en Amazonie française pour dépister et traiter la tuberculose, l’incidence reste élevée (32,5 cas pour 105 habitants/an contre 7,1 dans le reste du pays). Au vu de la situation socioéconomique de la région et vu que le centre hospitalier régional regroupe plus de la moitié des cas de tuberculose du territoire, une description des cas tuberculoses maladies pris en charge au centre hospitalier (CH) a donc été réalisée afin d’en souligner les caractéristiques.
Matériels et méthodes |
Dans cette étude rétrospective descriptive, ont été inclus tous les patients hospitalisés au CH entre janvier 2007 et décembre 2017 pour un diagnostic de tuberculose-maladie avec preuve microbiologique ou histologique ou pour une suspicion forte conduisant à l’introduction d’un traitement.
Résultats |
Sur les 743 patients recensés via le PMSI, 425 ont été inclus. Le nombre de cas annuel médian était de 37 (minimum 23 en 2007 et maximum 61 en 2016). Il s’agissait de 268 hommes (63,1 %) avec un sex-ratio H/F=1,7, dont l’âge médian était de 40,5 ans (±16,5). Les lieux de naissance les plus représentés étaient Haïti (23,3 %), le Brésil (19,8 %) et la Guyane (18,1 %). La date d’arrivée en Guyane précédait en moyenne de 10,6 ans (±13,4) le diagnostic de la tuberculose. Seulement 36 patients (15,5 %) avaient accès au régime général de la sécurité sociale. Cent douze patients (27,3 %) étaient porteurs du VIH et pour 38 (8,9 %), le diagnostic était fait lors de l’épisode de tuberculose. Les CD4 médians étaient de 109/mm3 (IQR : 40–315). Le délai moyen entre les premiers symptômes et la première consultation était de 87jours (±154) et celui entre les premiers symptômes et le début du traitement de 153jours (±326). Il s’agissait de 340 (80 %) tuberculoses pulmonaires (dont 27 miliaires), et de 107 (25 %) tuberculoses extrapulmonaires. Le diagnostic était réalisé pour 106 cas (48,5 %) par l’examen direct, 177 cas (41,6 %) par la culture et 75 (17,6 %) par la PCR seule. Seulement 21 cas présentaient des résistances au moins à un antituberculeux mais il y avait 1 seul cas de MDR. Trois cent quinze (73,8 %) patients ont été traités par quadrithérapie antituberculeuse classique et 53 (12,4 %) ont présenté des effets secondaires (cytolyse hépatique [n=18], intolérances digestives [n=9], réactions immunoallergiques [n=8], insuffisance rénale aiguë [n=4], anomalies ophtalmologiques [n=3]). On constatait 255 succès thérapeutiques (60 %), 86 perdus de vue (20,2 %), 29 échecs de traitement (6,8 %), 28 récidives (6,6 %) et 27 décès (6,4 %).
Conclusion |
La tuberculose est un motif fréquent d’hospitalisation en Amazonie française. Les patients précaires et nés hors de France sont nombreux, et la recherche de l’infection par le VIH doit être systématique. Le délai d’accès au soin est particulièrement long y compris après la première consultation. La résistance aux antituberculeux ne semble pas présenter un problème actuellement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 50 - N° 6S
P. S24 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?