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Évaluation du risque de pneumocystose ou toxoplasmose chez les PVVIH traitées pour un cancer solide : une étude DAT’AIDS - 22/08/20

Doi : 10.1016/j.medmal.2020.06.435 
N. Pansu 1, V. Le Moing 1, I. Poizot-Martin 2, V. Joly 3, C. Allavena 4, L. Hocqueloux 5, C. Duvivier 6, T. Jovelin 4, J. Reynes 1, A. Makinson 1
1 CHU Gui-de-Chauliac, Montpellier, France 
2 APHM Sainte-Marguerite, Marseille, France 
3 Hôpital Bichat, Paris, France 
4 CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France 
5 CHR d’Orléans-La Source, Orléans, France 
6 Hôpital Necker, Paris, France 

Résumé

Introduction

Depuis 2004, les recommandations françaises préconisent une prophylaxie systématique de la pneumocystose et de la toxoplasmose chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) traitées pour un cancer solide. Son application est toutefois inconnue. L’objectif principal était d’évaluer la survenue de pneumocystose ou de toxoplasmose chez des PVVIH sous contrôle immuno-virologique (>200 CD4/mm3 et ARN VIH indétectable au diagnostic de cancer) dans les 3 ans suivant un cancer solide. L’objectif secondaire était d’évaluer le suivi de ces recommandations par les médecins.

Matériels et méthodes

Nous avons analysé toutes les PVVIH sous antirétroviraux prises en charge pour un cancer solide (à l’exclusion des sarcomes de Kaposi) entre janvier 2005 et septembre 2018 inclus dans la cohorte DAT’AIDS. Les patients ayant présenté une pneumocystose et/ou une toxoplasmose cérébrale dans les 3 ans suivant le diagnostic de cancer ont été décrits. Un questionnaire sur les pratiques de prophylaxie de ces infections a été envoyé aux médecins des 23 centres concernés.

Résultats

Parmi les 1736 PVVIH atteintes de cancer solide, 23 (1,3 %) ont présenté une pneumocystose et aucune toxoplasmose cérébrale. Parmi ces 23 cas, 14 avaient une indication de prophylaxie non liée au cancer (CD4<200/mm3), une pneumocystose était concomitante du diagnostic de cancer et 4 ont été exclus faute de données immuno-virologiques suffisantes. Quatre patients ont présenté une pneumocystose : 3 suivis pour cancer bronchopulmonaire (2 sous chimiothérapie, 1 sous radio-chimiothérapie) et un pour thymome sous radio-chimiothérapie, avec un délai médian de survenue de 306jours après le diagnostic de cancer. Les taux de CD4 étaient respectivement de 150, 219, 257 et 734/mm3 et les charges virales indétectables au moment de la pneumocystose. Un seul cas est survenu sous prophylaxie (aérosol de pentamidine) au cours d’un cancer bronchopulmonaire. Un patient est décédé dans les suites de la pneumocystose. Parmi les 77 médecins ayant répondu à l’enquête, 5 % prescrivent une prophylaxie au diagnostic de cancer, 69 % en cas de chimiothérapie et/ou radiothérapie, 22 % seulement si les CD4 diminuent à moins de 200/mm3 et 4 % si la charge virale devient détectable.

Conclusion

La survenue d’une pneumocystose ou d’une toxoplasmose est rare lors du traitement d’un cancer solide lorsque les CD4 sont>200/mm3. Il se pourrait que notre faible incidence d’infection opportuniste, uniquement chez des sujets sans prophylaxie efficace, reflète l’efficacité des recommandations françaises de prophylaxie systématique, même si nos données ne peuvent pas l’affirmer de façon certaine en l’absence des données de prophylaxie dans toute la population étudiée.

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Vol 50 - N° 6S

P. S25 - septembre 2020 Retour au numéro
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