Résistance aux antibiotiques des Entérobactéries urinaires isolées chez les patients vivant en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
Les infections urinaires sont des problèmes fréquents chez les patients résidant en Ehpad et représentent une part importante de consultations des médecins. Il existe peu de données sur la surveillance des résistances concernant ces patients. La mission nationale PRIMO a suivi en 2018 la résistance aux antibiotiques des entérobactéries (entérobactérales) dans les Ehpad. Cette surveillance est basée sur l’e-outil MedQual-Ville, permettant une collecte prospective des profils d’antibiotiques issus des souches isolées au sein du réseau des laboratoires de biologie médicale.
Matériels et méthodes |
Toutes les souches d’entérobactérales urinaires isolées dans ces laboratoires, de janvier 2018 à décembre 2018, ont été incluses dans l’étude. Tous les patients d’hôpitaux privés et venant du service des urgences ont été exclus. La distribution des espèces bactériennes et l’étude de l’antibiorésistance pour les antibiotiques suivants : fosfomycine (FOS), nitrofurantoïne (NF), cotrimoxazole (SXT), mécillinam (MEC) et les céphalosporines de 3e génération (C3G) ont été réalisées. Un test exact du Chi2 et un test de Fischer ont été réalisés.
Résultats |
En 2018, 15 896 antibiogrammes effectués sur des souches d’entérobactérales urinaires isolés de résidents d’Ehpad ont été fournis par les 742 laboratoires de biologie médicale couvrant 11 régions françaises. Escherichia coli représentait la majorité des espèces bactériennes (86,3 %, n=13 720), suivi par Klebsiella pneumoniae (9,2 %, n=1459) et 1,9 % d’Enterobacter cloacae complex (n=304). Les autres entérobactérales isolées comptent pour 2,6 %. Moins de 2,0 % de souches d’E. coli étaient résistantes au NF (1,0 %) et à la FOS (1,8 %). 10,6 % d’E. coli étaient résistantes au MEC, 22,6 % au SXT et 8,6 % aux C3G. Les souches de Klebsiella pneumoniae étaient significativement plus résistantes aux antibiotiques par comparaison avec les souches d’E. coli (23,6 % pour NF, 19,1 % pour FOS, 41,3 % pour MEC, 19,8 % pour SXT et 21,2 % pour les C3G ; p<0,001 pour tous les antibiotiques à l’exception de SXT p=0,024). La proportion globale de souches d’E. coli productrices de bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) était de 7,7 %, ce qui est significativement plus faible que pour K. pneumoniae (18,8 %, p<0,001).
Conclusion |
La proportion de souches urinaires résistantes aux C3G isolées de patients résidant en Ehpad était plus élevée que celle des souches urinaires isolées de patients vivant à domicile.
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Vol 50 - N° 6S
P. S35 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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