L’IPV (Infection de Prothèse Vasculaire) à Candida est une pathologie rare mais grave. Il n’existe, à ce jour, aucune étude comparative dans la littérature et les données sont extrapolées de rares séries de faible effectif. L’objectif de cette étude était de rechercher des facteurs associés à l’IPV à Candida, de décrire les spécificités de cette entité et d’évaluer la mortalité en comparaison aux IPV bactériennes.

Étude rétrospective, comparative, cas-témoins 1 pour 3, bicentrique, régionale, incluant 48 patients atteints d’IPV bactérienne et de 16 patients atteints d’IPV à Candida, tous issus de la base de données INPROVA comptant 229 patients, sur une période allant du 1^er janvier 2006 au 31 décembre 2018. L’analyse statistique était réalisée en utilisant un test de Student ou Mann-Whitney pour les variables continues et un test de Fisher ou Chi² pour les variables catégorielles.

En analyse multivariée, la présence de collections hydro-aériques était significativement plus importante dans le groupe des IPV à Candida RRa : 6,02 [1,1–33] p=0,04. La pose d’une endoprothèse tendait à être un facteur associé aux IPV à Candida mais de manière non significative RRa : 4,3 [0,79–23,5] p=0,09, tout comme le caractère précoce de l’infection RRa : 4,12 [0,85–20,11] p=0,08. La mortalité toute cause confondue était significativement plus élevée dans le groupe IPV à Candida en comparaison aux IPV bactériennes (50 % contre 23 %, p<0,001). L’échec de la prise en charge défini par la mortalité liée à l’IPV et/ou la récidive était significativement supérieur dans le groupe IPV à Candida par rapport au groupe bactérien, 44 % contre 21 % respectivement, p=0,0035.

Les IPV à Candida sont des pathologies rares mais graves, les facteurs associés étaient la présence de collections hydro-aériques radiologiques, l’infection sur endoprothèse et le caractère précoce de l’infection. Ces données demandent à être confirmées par un essai prospectif, multicentrique de plus grande envergure