Et si transparence et écotoxicité devenaient des nouveaux critères de prescription et d’achat des antibiotiques ? - 22/08/20
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Résumé |
Introduction |
La fabrication des antibiotiques (AB) dans des pays émergents pose le problème d’une protection environnementale déficiente. La présence en concentration importante de ces molécules dans les effluents des usines de production est un facteur majeur de l’apparition et dissémination de la résistance à travers le monde. Nous avons souhaité faire un état des lieux de la position des firmes pharmaceutiques distribuant les AB prescrits en France, des instances nationales et des groupements d’achats de médicaments.
Matériels et méthodes |
Nous avons interrogé les délégués et directeurs médicaux des 10 principaux laboratoires pharmaceutiques, l’ANSM, la DGS, le comité national d’éthique, et UniHA, plateforme nationale d’achats hospitaliers de la majorité des AB.
Les questions posées ont été : savez-vous où sont fabriqués les AB que vous proposez ? Le cahier des charges de production contient-il des normes de protection environnementale ?
Résultats |
Aucun délégué n’a pu répondre aux questions, étant limités par une charte dans la diffusion d’information ou ne disposant pas de ces informations. Certains directeurs médicaux ont donné des réponses purement déclaratives, d’autres ont opposé le secret industriel. La direction d’UniHA se dit prête à discuter de ces enjeux. Les référents toulousains du marché AB national précisent que l’origine de fabrication est demandée aux firmes mais non obligatoire et rarement donnée. Si des règles de bonne pratique de fabrication sont théoriquement requises pour les pays exportateurs envers le marché européen, l’insuffisance d’inspection explique leur non respect. Depuis les années 2000, les entreprises sont soumises à la responsabilité sociétale des entreprises, basée sur une démarche volontaire, et qui se développe notamment sous la pression des parties prenantes. Elle intègre les filières d’approvisionnement, la sous-traitance, l’impact écologique, des critères de développement durable et d’éthique. Parmi d’autres initiatives intéressantes, citons l’indice PBT (persistance, bio-accumulation et toxicité) suédois pour les prescripteurs, ou la RSP, responsabilité étendue aux producteurs. Le 31/01/2020 pour la première fois, dans le cadre de la fabrication en France de substances interdites sur le sol national mais vendues à l’exportation, le Conseil Constitutionnel reconnaît que « la protection de l’environnement » peut justifier des « atteintes à la liberté d’entreprendre ».
Conclusion |
L’externalisation des chaînes de production des AB en Asie pour des raisons de coût, limite la maîtrise nationale et européenne de la résistance liée aux rejets. Tous les acteurs doivent comprendre la nécessité d’intégrer des critères environnementaux, dans la politique d’octroi d’autorisation de mise sur le marché, d’achats publics et de prescription. Face aux enjeux sanitaires (morbi-mortalité), éthiques, moraux et économique de l’antibiorésistance, une réponse d’ampleur, politique, industrielle et médicale, est indispensable et urgente.
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Vol 50 - N° 6S
P. S53-S54 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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