Description clinique et diagnostique sérologique des patients présentant des symptômes persistants après suspicion d’infection à SARS-COV-2 - 22/08/20
Résumé |
Introduction |
La persistance d’une symptomatologie chez des patients suspects d’une infection à SARS-COV-2 est fréquente y compris chez des patients sans diagnostic virologique initial. L’organisation d’une consultation dite « post-COVID » initiée en mai 2020 et son évaluation constitue l’objectif de cette étude.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective de cohorte des patients>18 ans, présentant une histoire clinique compatible avec une infection à SARS-COV-2, une symptomatologie persistante≥30 j du j0 et vus en consultation post-COVID entre mai–juin 2020. Le diagnostic d’infection à SARS-COV-2 a été définie par une RT-PCR SARS-COV-2 positive et/ou une sérologique positive en IgG (Architect, Abbott ; sensibilité 100 % [IC95 : 95,8–100 %] ; spécificité 99,6 % [IC95 : 99,0–99,9 %]). Les variables continues sont présentées en médiane et IQR. L’analyse présentée compare les caractéristiques des patients confirmés au SARS-COV-2 (COVID-19 positif) à ceux non confirmés (COVID-19 négatif).
Résultats |
Un total de 83 patients (71 femmes [86 %], 46 ans [38–52]) ont consulté dans un délai 61jours (j) (49–78) après le début des symptômes. Les manifestations cliniques persistantes après j30 les plus fréquentes étaient : asthénie/myalgies (n=58, 70 %), toux (n=34, 41 %), dyspnée (n=45, 54 %) et douleur thoracique (n=43, 52 %). Parmi eux, 32/83 (39 %) avaient eu une PCR SARS-COV-2 positive et 51/83 (61 %) n’avait pas de preuve virologique d’infection.
Une sérologie réalisée chez 78 patients (27 avec PCR positive antérieure et 51 sans preuve virologique) montre la présence d’Ac anti-SARS-CoV chez 37/78 (47 %) : 26/27 (97 %) des patients avec PCR initiale positive et 11/51 (22 %) des patients sans preuve virologique initiale.
Au total, 43/83 (52 %) patients de la consultation post-COVID ont eu un COVID-19 confirmé.
Le groupe COVID-19 positif (n=43, 33 femmes [77 %], 49 ans [44–59]) était significativement plus âgé (p=0,005) avec un délai de consultation plus court par rapport au j0 (55 j [45–70] vs 73 j [53–82], p=0,007) que les COVID-19 négatif (n=40, 29 femmes [73 %], 42 ans [35–49]) avec à j0, significativement plus souvent de la toux (n=36 [84 %] vs n=25 [63 %], p=0,028), une anosmie/dysgueusie (n=29 [67 %] vs n=8 [20 %], p<0,0001), des céphalées (n=26 [61 %] vs n=13 [33 %], p=0,010) et une hospitalisation plus fréquente (28 % vs 2,5 %, p=0,001).
L’évolution clinique du groupe COVID-19 positif montrait la persistance majoritairement d’asthénie/myalgies (n=31, 72 %), toux et dyspnée (n=22, 51 %). Les manifestations d’anosmie/dysgueusie persistaient également et de façon significative par rapport au groupe COVID-19 négatif (n=10 [23 %] vs n=2 [5 %], p=0,020).
Conclusion |
La consultation « post-COVID » a accueilli une moitié de patients confirmés au SARS-COV-2. Les manifestations les plus fréquemment rapportées étaient une asthénie, des myalgies et une symptomatologie pulmonaire. La sérologie SARS-COV-2 a permis un diagnostic rétrospectif d’infection au SARS-COV-2 chez 22 % des patients sans documentation virologique. La compréhension de cette persistance de symptômes cliniques nécessite une analyse clinicobiologique multidisciplinaire afin d’en adapter la prise en charge.
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Vol 50 - N° 6S
P. S75 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.