Les pathologies vulvaires sont fréquentes chez l’enfant et souvent bénignes. Dans la grande majorité des cas, un interrogatoire bien conduit et un examen gynécologique non intrusif fait dans un cadre rassurant avec une technique adaptée suffit à poser un diagnostic précis. L’examen doit être indolore et les prélèvements locaux bactériologiques sont en général inutiles. Les anomalies morphologiques peuvent être congénitales comme les anomalies de l’hymen ou les malformations vasculaires, ou acquises comme la coalescence des petites lèvres. Les érythèmes vulvaires sont dominés par la vulvite simple de la petite fille en rapport avec les particularités physiologiques à cet âge et/ou une mauvaise hygiène mictionnelle. D’autres vulvites plus spécifiques incluent les infections à Streptocoque A et les vulvo-vaginites sur corps étrangers intra-vaginaux. Le lichen scléreux est une pathologie sévère et méconnue nécessitant une prise en charge précoce et prolongée. Les saignements génitaux peuvent être dus à une pathologie générale (troubles de l’hémostase, puberté précoce), mais aussi à un prolapsus urétral, un corps étranger ou un traumatisme à califourchon. Les tumeurs restent très rares. Les ulcérations peuvent être d’origine infectieuses (Herpès), inflammatoires (maladie de Crohn), ou idiopathiques (maladie de Lipschutz). Chez la toute petite fille, les condylomes sont plutôt d’origine manuportée et rarement en rapport avec des violences sexuelles. Souvent redoutées, celles-ci se présentent de façon polymorphe, avec un examen vulvaire souvent aspécifique voire normal. Les violences sexuelles doivent être suspectées devant une anamnèse imprécise et fluctuante, et un changement ou une inadaptation du comportement de l’enfant.

Vulvar disease is frequent in childhood and often benign. In the majority of cases, a complete case history and a non-intrusive gynecological examination performed in a reassuring environment is sufficient to make an accurate diagnosis. Examination should be non-traumatic by gentle traction of the labia majora in the frog-leg position. Local bacteriological sampling is usually useless. Morphological anomalies include congenital anomalies such as hymeneal malformation and vascular disease or non-congenital (labial adhesions) conditions. Poor hygiene and dysfunctional voiding in the prepubertal young girl usually cause vulvar erythema. Streptococcus B infection or intra-vaginal foreign bodies may cause other specific vulvitis. Lichen sclerosus is an under-diagnosed severe disease that needs prompt management and long-term follow-up. Vulvar bleeding can be caused by general conditions such as coagulation disorders or precocious puberty, but also by local conditions such as urethral prolapse, intra-vaginal foreign body, or astride traumatism. Genital tumors are very rare. Vulvar ulcers may be infectious (herpes), inflammatory (Crohn disease), or idiopathic (Lipschutz ulcer). Condylomas in toddlers are usually hand-transmitted by caregivers. Sexual abuse presents as a polymorphic situation. Gynecological examination may be normal or show non-specific findings. Unreliable or changeable history and unusual behavior of the child are highly suggestive of sexual abuse and call for further evaluation.