Rééducation cognitive et chirurgie de l’épilepsie pharmaco-résistante - 08/09/20
Résumé |
L’épilepsie pharmaco-résistante concerne 30 % des patients épileptiques. Dans le cas de l’épilepsie lobaire temporale, une chirurgie résective ciblant les aires du cerveau responsables des crises peut être proposée. Cette intervention est à risque d’entraîner des troubles cognitifs post-opératoires. Des troubles de la mémoire verbale sont rapportés dans 44 % des cas et des difficultés dans le choix des mots jusqu’à 60 % des cas (Miller et al., 2019). Ces troubles cognitifs représentent une plainte majeure chez les patients et se répercutent sur leur vie quotidienne, constituant parfois un handicap supérieur à celui généré par les crises d’épilepsie elles-mêmes (Miller et al., 2019 ; Batha-Doering et Trinka, 2014). Une revue récente fait le point sur les bénéfices de la réhabilitation cognitive dans un contexte de chirurgie de l’épilepsie et pointe la rareté des études et leur manque de robustesse méthodologique (Mazur et al., 2015). La rééducation du manque du mot chez les patients épileptiques est quant à elle très peu étudiée. Nous présentons de manière rétrospective et systématique les résultats d’une réhabilitation orthophonique chez 11 patients présentant une épilepsie temporale pharmaco-résistante. Sept patients ont bénéficié d’une rééducation préopératoire et 4 autres après la chirurgie. La stratégie de réhabilitation utilisée s’appuie sur des protocoles de neuropsychologie cognitive. Ce protocole est structuré, par les connaissances théoriques disponibles, adaptatif, pour suivre au plus près la performance des patients, et intensif (séances quotidiennes). Les patients ont progressé de manière significative et spécifique à l’entraînement. Tous les patients rééduqués avant la chirurgie ont également présenté une progression dans les tests de langage classique avec la normalisation d’un ou plusieurs scores faibles ou pathologiques. Les patients rééduqués en post-opératoire ont présenté des résultats plus hétérogènes. Ces résultats pointent l’intérêt d’une évaluation détaillée du langage par un bilan orthophonique. Les effets de cette réhabilitation sont discutés en fonction du choix du moment de la réhabilitation, de la sévérité et de l’étiologie initiale du déficit, mais aussi en fonction d’aspects structuraux au niveau cérébral. Les perspectives pour la prise en charge de ces patients sont également détaillées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Réhabilitation cognitive, Anomie, Épilepsie Pharmaco-résistante
Plan
Vol 176 - N° S
P. S147 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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