De nombreuses études se sont intéressées à la vulnérabilité des sous-champs hippocampiques dans la maladie d’Alzheimer (MA) et le vieillissement lié à l’âge avec des résultats souvent contradictoires.

Évaluer l’histoire naturelle de l’atrophie des sous-champs hippocampiques dans le vieillissement ainsi que le caractère prédictif de cette atrophie sur l’incidence de la MA.

Nous avons étudié 327 participants issus d’une cohorte de sujets âgés initialement non- déments (3C-Bordeaux) avec un suivi de 14 ans (évaluation clinique et bilan neuropsychologique). Les cas de MA incidentes étaient recueillis prospectivement. Une IRM était réalisée à l’inclusion et après 4 ans de suivi, avec une analyse volumétrique permettant de mesurer le taux annualisé d’atrophie des sous-champs de l’hippocampe de chaque participant, après un contrôle qualité approprié.

À l’échelle de toute la population, CA4-Gyrus denté était le sous-champs qui s’atrophiait le plus au cours du temps (CA1-3 : −0,68 %/an ; subiculum : −0,99 %/an et CA4-DG : −1,39 %/an ; p<0,0001). Cependant, le taux annualisé d’atrophie de CA1-3 était associé à de faibles performances au RL/RI-16 à l’inclusion, au statut ApoE4 et a un risque accru de développer une MA au cours du suivi, indépendamment de l’âge, du genre, du niveau d’éducation et du statut ApoE4 (HR=2,0 ; IC95 % 1,4–3,0).

Ces résultats illustrent l’histoire naturelle de l’atrophie des sous-champs de l’hippocampe dans le vieillissement et la maladie d’Alzheimer, montrant que le Gyrus denté est le plus vulnérable à l’effet de l’âge, tandis que le corne d’Ammon (CA1-3) est la première cible du processus physiopathologique de la maladie d’Alzheimer, des années avant les premiers symptômes.

Cette étude montre que le vieillissement et la MA affectent différemment l’hippocampe et qu’une mesure longitudinale de son atrophie régionale permet de différencier ces processus et de prédire la MA.