L’étude de la conduction nerveuse (ECN) joue un rôle capital dans le diagnostic de la polyradiculoneuropathie aiguë (PRNA), dans la classification et dans l’établissement d’un pronostic.

Notre objectif est de déterminer les aspects électro-neuro-myographiques de la PRNA à travers une étude descriptive et analytique de 48 observations et une revue de la littérature.

Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive et analytique incluant tous les patients suivis pour PRNA dans le service de neurologie de l’Hôpital Habib Bourguiba de Sfax durant la période s’étendant de janvier 2012 à décembre 2017. Nous avons noté pour chaque patient les données cliniques et électrophysiologiques. Nous avons classé nos malades selon les critères électriques de Hadden et al. (1998) puis selon les nouveaux critères électriques proposés par Rajaballi et al. (2014).

Nous avons colligé 48 patients : 19 femmes, 29 hommes avec un sexe ratio 1,5. L’âge moyen était de 53,3±17 ans. Le délai moyen de consultation était de 7,35±3,5jours. L’ECN a été fait dans un délai moyen de 8,5±4,6j. En moyenne 6,8±1,7 nerfs moteurs et 6,2±2 nerfs sensitifs ont été étudiés par patient. Nous avons trouvé 64,5 % de forme démyélinisante (AIDP) 20,8 % de forme axonale (AMAN ou ASMAN) et 14,6 % de forme équivoque selon les critères de Rajabally contre respectivement 81,25 %, 8,33 % et 10,4 % selon celles de Hadden.

Chez nos patients le paramètre de démyélinisation le plus fréquent était l’allongement des latences distales et préférentiellement aux membres inférieurs. La diminution de l’amplitude du potentiel d’action distal est le paramètre le plus fréquent dans les formes axonales.

La sensibilité de l’ECN dans la classification des sous types de PRNA dépend des nerfs testés et des paramètres considérés. Ces constatations nous permettent d’améliorer l’apport de l’ECN et de diminuer l’inconfort du patient.