Intoxication aux organophosphorés et syndrome sérotoninergique - 08/09/20
Résumé |
Introduction |
Les organophosphorés sont des toxiques létaux dont le mécanisme d’action principal est l’inhibition irréversible des cholinestérases au niveau des synapses cholinergiques.
Observation |
Il s’agit d’un patient âgé de 54 ans, connu ayant une dépression assez sévère traitée par escitalopram, paroxetine, venlafaxine, mirtazapine et quetiapine, admis aux soins intensifs pour tentative de suicide par ingestion d’insecticides ; Il se plaignait de nausées, vomissements et bronchorrhée. Il était bradycarde à 35 bpm et avait un myosis serré bilatéral. Le bilan montrait juste une acidose métabolique. Le diagnostic d’intoxication par organophosphorés était confirmé par le dosage des pseudocholinestérases plasmatiques qui étaient très diminuées. Il fut traité par pralidoxime et atropine, avec amélioration de ses symptômes. À noter que son traitement à domicile était continué vu la sévérité de sa dépression. Ce n’est qu’au troisième jour de son admission que nous notons une rigidité modérée diffuse, myoclonies, hyperéflexies, un tremblement de repos du menton, ainsi qu’une fièvre à 41°C et une détérioration rapide de sa vigilance résultant en une nécessité de le sédater et l’intuber. Un bilan sanguin révèle une hyperleucocytose avec une CRP négative et une CPK à 3500. Un scan cérébral et une ponction lombaire ne montrent aucune anomalie.
Discussion |
L’apparition d’hyperthermie et de rigidité diffuse ne peuvent pas être expliquées par l’intoxication par les organophosphorés. Ces deux signes laissent soupçonner un syndrome sérotoninergique vu les multiples familles d’antidépresseurs du patient. Un syndrome malin des neuroleptiques reste un diagnostic différentiel mais moins probable vu la dégradation rapide de la conscience, le chiffre modéré de CPK et les myoclonies.
Conclusion |
L’intoxication par les organophosphorés peut être potentiellement fatale, d’où la nécessité de diagnostiquer et traiter rapidement. La fièvre et les signes extra-pyramidaux doivent évoquer une pathologie concomitante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Insecticides, Syndrome sérotoninergique, Organophosphorés
Plan
Vol 176 - N° S
P. S38 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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