Convoquer les sciences humaines dans le but d’une recherche médicale peut paraître inconciliable avec le primat donné à la méthode scientifique en médecine. Il est en effet difficile de tester une hypothèse quand l’étude est qualitative et non paramétrée. Pourtant, l’introduction des sciences humaines en médecine a permis de centrer la recherche sur des pratiques mesurées et prudentes quant au bien-être du patient, ce dont nous éloigne parfois la recherche de la preuve et une méthode dominée par l’objectivation. C’est dans ce champ que cette exploration se situe.

Mettre en évidence les éventuelles différences entre un médecin et un philosophe confrontés à l’expérience du recueil et de la mise en forme d’un récit de malade.

Nous rapportons notre expérience du recueil du récit de malades ayant traversé un passage très chaotique et imprévu, selon deux méthodes différentes, soit par un médecin seul, soit en présence d’un philosophe.

Les résultats ne sont pas transposables à tous les cas de figures, car très différents selon la méthode employée et les acteurs en présence.

Loin d’une quête de la preuve et de résultats définitifs, ce type de recherche permet d’investir un large champ en médecine à même de dégager plutôt les points de convergence que de divergence entre les équipes.

Convoking the social sciences in a work of medical research may seem irreconcilable with the primacy given to the scientific method in medicine. It is indeed difficult to test a hypothesis when the study is qualitative and not parameterized. However, the introduction of the humanities into medicine has made it possible to reorient the search for measured and prudent practices by including a concern with patient well-being, when sometimes the search for evidence and a method dominated by objectification takes us away from that. It is in this field that this exploration takes place.

Highlight the possible differences between a doctor and a philosopher confronted with the experience of collecting and shaping a patient story.

We report our experience of collecting the testimonies of patients who had gone through a very chaotic and unexpected period, according to two different methods, either by a doctor alone or in the presence of a philosopher.

The results cannot be transposed to all cases, since they are very different depending on the method used and the actors involved.

Far from a quest for proof and definitive results, this type of research makes it possible to invest a large field in medicine, in which we can identify points of convergence, rather than divergence, between teams.