Exposition aux violences professionnelles à l’hôpital chez les jeunes médecins : l’étude nationale MESSIAEN - 12/09/20
Exposure to professional violence by young physicians in the hospital: MESSIAEN national study
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Objectifs |
L’objectif était de déterminer la prévalence de l’exposition des jeunes médecins aux violences professionnelles hospitalières. Les objectifs secondaires étaient de déterminer leurs caractéristiques, leurs conséquences rapportées ainsi que les différences entre étudiants et internes/jeunes chefs.
Méthodes |
L’étude MESSIAEN est une enquête épidémiologique observationnelle transversale nationale par questionnaire anonyme en ligne s’adressant aux étudiants et jeunes médecins des 37 facultés de médecine françaises.
Résultats |
Au total, 2003 étudiants et jeunes médecins ont participé à l’enquête. Parmi eux, 93,7 % ont rapporté avoir été exposés au moins une fois à des violences hospitalières et 41,7 % à du harcèlement moral selon la définition légale. Près de 80 % des internes et jeunes chefs déclarent travailler plus de 48 heures par semaine. Les victimes de violence sont autant des hommes que des femmes. Les internes/jeunes chefs rapportent plus souvent des conséquences de ces violences sur leur santé mentale, leurs addictions, leur vie personnelle et professionnelle que les étudiants. La majorité des victimes en ont parlé mais dans moins de 10 % des cas à une instance responsable ou représentative qui aurait pu agir. Quarante-deux pour cent des étudiants pensent que cela fait partie des études médicales et qu’il faut en passer par-là. La quasi-totalité rapporte que les actes de violence se sont poursuivis après les événements.
Limites |
Ces résultats doivent toutefois être interprétés avec précaution car des violences subjectives et pouvant être considérées comme mineures ont été prises en compte dans un souci d’exhaustivité. L’échantillon (plus de 2000 participants) est faible au vu du nombre total de jeunes médecins, mais est comparable à une étude antérieure menue en 2016–2017, ce qui suggère un taux de participation constant et non biaisé.
Conclusion |
Il est nécessaire de développer des programmes d’information et de prévention sur les violences professionnelles hospitalières et d’évaluer le respect du temps de travail et du repos de sécurité chez les jeunes médecins.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Background |
Hospital professional violence is defined as hostile and aggressive behavior exerted by health professionals on other health professionals. No quantitative study has been carried out to date on French hospital professional violence among young physicians, while recent qualitative studies have suggested a potential high frequency. The main objective was to determine the prevalence of exposure of young doctors to hospital violence. The secondary objective was to determine their characteristics and consequences as well as to determine if students and young physicians (resident and young MD) differed.
Methods |
The study was a national cross-sectional observational epidemiological study that included 4th-year medical students and young physicians (MD for less than 2 years). Thirty-seven French faculties of medicine were contacted for email recruitment of participants. Social networks were used to increase the visibility of the study. The questionnaire was developed after exhaustive review of the international literature dealing with professional violence in hospitals, its characteristics and its consequences in terms of mental health, addiction, personal and professional life. The report of these events was also explored.
Results |
In total, 2003 participants have been included. More than nine out of ten participants were exposed to hospital violence at least once and nearly 42% to moral harassment as defined by the French law. This violence does not differ between the students and the residents/young MDs, suggesting that working time in the hospital does not seem to affect this risk. Nearly 80 % of interns and young MDs reported working more than the legal time. The perpetrators of violence include in almost all cases at least one man, often a senior doctor, but students reported the presence of at least one woman among the perpetrators in ¾ of cases. The victims are as often men as women. Compared to the undergraduate medical students, residents and young MDs more frequently reported poor outcomes on their mental health, addictive behavior, personal and professional lives. The majority of victims reported the event to a peer but fewer than 10% to the head of the department, a professor or an instance that could have acted. In almost all cases, participants reported the continuation of abusive behavior after the event. In total, 42% of students think that this is simple part of medical studies that they must endure.
Conclusion |
These results suggest the need to develop specific information and prevention programs for professional hospital violence in France.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psychiatrie, Dépression, Harcèlement, Violence, Qualité de vie
Keywords : Workplace violence, Hospital, Medical student, Residents, Mental health
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