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Le score des pictogrammes pour les patients conducteurs - 13/09/20

Pictograms’ score to assess fitness to drive

Doi : 10.1016/j.amp.2020.08.017 
Fabrice Lagrange a, , b , Mouaadh Kalaidji c, b, Tine Hinane Rahil c, b, Angela Jenesco b, d, Bertrand Dumoulin c, b
a PôlePharmacie et Education Thérapeutique, Centre Hospitalier Pierre-Lôo, 51, rue des Hostelleries, BP 137, 58405 La Charité-sur-Loire, France 
b Unité de Psychopharmacologie, Centre Hospitalier Pierre-Lôo, 51, rue des Hostelleries, BP 137, 58405 La Charité-sur-Loire, France 
c Pôle de Réadaptation Intersectoriel, Centre Hospitalier Pierre-Lôo, 51, rue des Hostelleries, BP 137, 58405 La Charité-sur-Loire, France 
d Secteur Nord de Psychiatrie, Centre Hospitalier Pierre-Lôo, 51, rue des Hostelleries, BP 137, 58405 La Charité-sur-Loire, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Sunday 13 September 2020
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Introduction

Comme il existe une jurisprudence condamnant le défaut d’information au patient conducteur, nous proposons aux patients cliniquement stabilisés des séances d’éducation thérapeutique. Un simulateur de conduite d’auto-école est utilisé comme outil. Cependant, il n’existe pas de moyen pour différencier l’influence du traitement médicamenteux de l’influence de la pathologie sur la conduite et aider l’équipe médicale à proposer un avis. Un score appelé score des pictogrammes, qui est le total des niveaux de risque conduite de tous les médicaments prescrit, est calculé. Le score pictogramme est ensuite comparé pour chaque patient au score de conduite obtenu sur le simulateur.

Matériel et méthodes

Quinze patients ambulatoires stabilisés (dépressifs, bipolaires ou schizophrènes), (8H, 7F, de 50,67±6,53 ans), possédant un permis de conduire B depuis 29,53±8,16 ans, sans pathologie somatique et ne recevant que des psychotropes à des posologies thérapeutiques, ont donné leur consentement. Le score de conduite obtenu sur le simulateur est comparé à la moyenne d’un groupe de 15 sujets sains témoins (8H et 7F de 32±8,67 ans et 13,07±7,94 ans de permis) ne prenant aucun médicament à l’exception d’une contraception hormonale pour les femmes. La formule du score du total des pictogrammes est la somme des niveaux réglementaires des « pictogrammes conduite » pondérés de tous les médicaments psychotropes présents sur l’ordonnance de chaque patient.

Résultats

La moyenne des scores sur simulateur de conduite du groupe des patients est significativement inférieure à celles du groupe de sujets sains témoins avec respectivement 64,67±10,40 (32 à 82) et 79,67±6,84 (62 à 92) (p=0,0018). Si 20 % des patients de notre échantillon ont échoué (score50/100), 74 % ont des capacités de conduite sur simulateur comparables aux témoins. Sur les 12 derniers mois précédant l’étude, les patients n’ont comme antécédents que des accidents de la voie publique alors que les témoins n’ont que des contraventions pour excès de vitesse. Les médecins psychiatres, dont un médecin certifié pour le contrôle médical du permis de conduire, estiment que la séance pousse le patient à progresser « à contresens », il surmonte ses propres « interdits » intériorisés par ses appréhensions en situation de conduite. Le score des pictogrammes de l’ordonnance peut permettre de mesurer le niveau de risque de la polymédication. Il est analysé en tenant compte du type de molécule, de la posologie, du délai écoulé depuis l’initiation du traitement, du délai écoulé depuis la dernière prise, de l’âge du patient et du diagnostic. Pour un score psychotrope supérieur à 17, on observe une dégradation du score sur simulateur de conduite et potentiellement un seuil de risque à prendre en compte.

Conclusion

Au total, la prise de médicaments psychotropes n’est pas obligatoirement synonyme d’inaptitude à conduire, y compris pour des traitements de niveau 3. Le score des pictogrammes de l’ordonnance systématiquement effectué par questionnement de données (data mining) permet au patient de se situer sur une échelle de risque. Il permet d’orienter les patients avec un score supérieur ou égal à 17 vers une séance d’éducation thérapeutique. Le score des pictogrammes de l’ordonnance ne rend compte que de l’effet traitement. Comparé au score de conduite sur simulateur, il peut permettre de différencier les effets liés à la pathologie de ceux des psychotropes. Il peut permettre une réévaluation du traitement pour les patients devant conduire. Il ne se substitue pas aux tests psychotechniques, mais peut les compléter dans un dimensionnement élargi et médicalisé. Les personnels soignants sont sensibilisés au risque conduite et disposent d’un critère objectif pour informer les patients avant leur sortie temporaire ou définitive d’hospitalisation. Il permet aussi de les orienter vers un avis médical, pharmaceutique complémentaire.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Introduction

As there is a case-law sentencing the lack of information to the patients who drive, we propose to clinically stabilized patients, sessions of therapeutic education. A driving simulator was used as therapeutic education tool and driving assessment tool. At the same time we calculated a score called pictograms’ score corresponding to the sum of risk level of each psychotropic driving-impairing medicine of the patient's prescription. Driving skill scores were then compared to the calculated pictograms’ score.

Material and methods

15 stabilized outpatients (depressive, bipolar or schizophrenic), (8M, 7F, 50.67±6.53 years old), having a French B driving license since 29.53±8.16 years, without somatic pathology and receiving psychotropic medications at usual dosages gave their consent and entered the study. 15 healthy control subjects (8H and 7F of 32±8.67 years and 13.07±7.94 years of license) taking no medication (with exception for hormonal contraception for women) were also tested for driving skills on the driving simulator used by the French Driving Schools ran on a desktop computer. The pictograms’ score is the weighted sum of the regulatory levels of harmonized warning pictograms for all the psychotropic prescribed.

Results

The average simulator driving skills scores of the patient group are significantly lower than those of the healthy control group with 64.67±10.40 (32 to 82) and 79.67±6.84 (62 to 92), respectively (P=0.0018). While 20% of the patients in our sample failed (score50/100), 74% have comparable simulator driving skills as to the healthy subjects. In the previous 12 months before the study, their background was some road accidents among patients but only excess speed tickets for the healthy control subjects. The psychiatrists, including a doctor certified for the medical check of driving license, observed that the therapeutic education sessions are useful in moving the patient “in the right way” by overcoming his “innner conflicts”, and fears when driving. The pictograms’ score of the prescription allow us to measure the risk of multiple medications. It is analyzed taking into account the type of molecule, the dosage, the time passed since the initiation of treatment and since the last dose, the age of the patient and the diagnosis. For a psychotropic score greater than 17, we observed a worsening of the driving simulator score and potentially a risk threshold to be taken into account.

Conclusion

Guidelines that physicians use to assess fitness for driving are limited in their currency, and applicability. All in all, the pictograms’ score of the patient's prescription help him to understand the risk scale and act more safely. We use the pictograms’ score calculated by data mining in our health institution to refer patients with a score greater than or equal to 17 to a therapeutic education session. The pictograms’ score reflects only the treatment effect. With regards to the simulator’ driving score, the pictograms’ score differentiates the effects of the pathology from side effects of psychotropic medications on driving. Thus, it can help medication checking and reduce risk for patients who needed to drive.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Conduite, Data mining, Médicaments, Pictogramme, Psychotrope, Risque, Score, Simulateur, Véhicule automobile

Keywords : Data mining, Driving, Drugs, Motor vehicle, Pictogram, Psychotropic, Risk, Score, Simulator


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