Morbidités liées à la dépendance à l’alcool au sein de la cohorte Constances : chaînage avec les données du Système national des données de santé - 15/09/20
Résumé |
Objectif |
Évaluer les comorbidités liées à une dépendance probable à l’alcool au sein de la cohorte Constances.
Méthode |
Une analyse a été conduite sur les volontaires inclus dans la cohorte Constances entre 2012 et 2015 (plus de 200 000 sujets âgés de 18 à 69 ans, 81 000 à la date de l’étude). La population d’intérêt a été définie via le score AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test), en excluant les abstinents. Les données analysées étaient issues des auto-questionnaires d’inclusion et de suivi à un an (caractéristiques socio-démographiques, conduites addictives, santé perçue, symptômes dépressifs, etc.), du bilan médical réalisé à l’inclusion (antécédents médicaux, pathologies, biologie), chainées avec les données du Système national des données de santé (SNDS) sur trois années (affections de longue durée (ALD), délivrances de médicaments, consultations et hospitalisations). Les analyses ont été réalisées selon le score AUDIT en trois classes (dépendance à l’alcool probable ou risque problématique, risque dangereux, risque faible). Les analyses comparatives ont été stratifiées sur le sexe et ajustées sur l’âge.
Résultats |
Les 71 343 consommateurs d’alcool identifiés dans la cohorte Constances à leur inclusion étaient composés de 47,4 % d’hommes et avaient en moyenne 48 ans. 80,4 % présentaient un risque faible de dépendance à l’alcool, 17,2 % un risque dangereux et 2,4 % une dépendance probable. Ces derniers étaient en moyenne plus jeunes que les autres consommateurs (hommes : 44 ans, femmes : 41 ans), plus souvent fumeurs (54,7 % des hommes et 62,0 % des femmes) et avaient une santé perçue plus dégradée. Les volontaires ayant une dépendance probable bénéficiaient plus souvent d’une exonération des frais de santé au titre d’une ALD, notamment pour épisodes dépressifs (OR [IC à 95 %] de 4,9 [2,8–4,5]) chez les hommes et 5,9 [3,0–11,9] chez les femmes), troubles spécifiques de la personnalité (6,5 [2,9–14,5] et 9,6 [4,1–22,5]) et schizophrénie. Les hommes étaient aussi plus souvent hospitalisés pour des troubles mentaux et du comportement liés à l’utilisation d’alcool (OR de 29,7 [18,8–46,7], des troubles du Système digestif (OR de 4,0 [2,0–8,2] pour une œsophagite), ou un motif cardiovasculaire (OR de 2,0 [1,4-2,9] pour une hypertension artérielle) et les femmes pour des épisodes dépressifs (OR de 8 [6,4–18,6] et des douleurs (OR de 4,6 [1,4–14,9]. Chez les hommes, le risque de décès dans l’année suivant l’inclusion était accru (OR de 4,7 [1,8–12,4]).
Discussion |
Malgré l’âge moyen relativement jeune des dépendants probables et probablement un moindre recours aux soins de cette population, un surrisque important vis-à-vis de troubles mentaux sévères ainsi qu’un surrisque d’hospitalisation et de mortalité à court terme est mis en évidence. Un suivi plus long via la cohorte pourrait permettre de compléter ces résultats.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Constances, Cohorte, SNDS, Alcool, AUDIT
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Vol 68 - N° S2
P. S60-S61 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.