Étude de l’observance au traitement par sitagliptine en vie réelle à partir du Système national des données de santé - 15/09/20
Résumé |
Introduction |
La sitagliptine est un hypoglycémiant oral de la classe des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase 4 indiqué chez les diabétiques de type 2 pour améliorer le contrôle de la glycémie [1 ]. L’objectif de cette étude était d’évaluer, à partir du Système national des données de santé (SNDS), l’observance en vie réelle des patients traités par sitagliptine entre 2014 et 2016 sur une période de suivi de deux ans.
Méthodes |
Cette étude a été réalisée sur l’échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB), échantillon au 1/97e de la population couverte par la Sécurité sociale en France. La population à l’étude correspondait à l’ensemble des bénéficiaires ayant reçu au moins trois dispensations de sitagliptine (ATC A10BH01) entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2016. Les patients ont été suivis sur une durée maximale de deux années glissantes après la date index T0–1re dispensation de sitagliptine identifiée au cours de la période de sélection – jusqu’au décès ou jusqu’à l’arrêt définitif du traitement. L’observance a été évaluée d’après les arrêts temporaires et au moyen de deux méthodes de mesure de l’observance applicables aux BDMA : (i) le « Medication Possession Ratio » (MPR), avec un maximum bloqué à 100 %, (ii) la « Proportion of Days Covered » (PDC). Les paramètres suivants ont été définis (Fig. 1) : période couverte par une délivrance : nombre d’unités délivrées/« Defined Daily Dose » (DDD) de la sitagliptine ; période de grâce (i.e. fenêtre autorisée entre la dernière date couverte et la date de délivrance suivante sans considérer l’exposition comme discontinue) : 7jours ; recul minimal pour considérer un arrêt comme définitif : 180jours.
Résultats |
Un total de 4406 patients a été inclus dans la population à l’étude, avec un ratio homme/femme de 1,1 et un âge moyen de 68,1±42,1 ans à T0. Parmi les 4010 patients avec au moins une Affection longue durée (ALD) active à T0, 89 % (n=3 570) avaient une ALD pour diabète. La répartition de l’index de comorbidité de Charlson[a] était la suivante : 0 : 4 % ; [1 , 2 ] : 12 % ; [4 , 3 ] : 72 % ; ≥5 : 12 %. Les comorbidités de l’index les plus fréquentes étaient le diabète avec complication (81 % de la population à l’étude ; n=3575), le diabète sans complication (13 %, n=590), et les pathologies pulmonaires chroniques (12 %, n=508). Au cours des deux années de suivi, 182 patients (4 %) ont arrêté définitivement le traitement - durée médiane d’exposition avant arrêt définitif : 84jours [Q1–Q3 : 28–196]–, et 210 (5 %) sont décédés. La durée médiane d’exposition disponible pour la population à l’étude était de 728jours [Q1–Q3 : 394–730]. Au cours de cette période, 86 % des patients (n=3803) ont eu au moins un arrêt temporaire, avec un nombre moyen de 5±4 arrêts temporaires par patient et une durée moyenne des arrêts de 22±17jours. L’observance médiane a été estimée (i) à 94 % selon le MPR [Q1–Q3 : 82–100], soit 76 % de patients observants (MPR≥80 %), et (ii) à 86 % [Q1–Q3 : 75–92] selon la PDC, soit 68 % de patients observants (PDC≥80 %).
Conclusion |
Cette étude montre que près de 3/4 des patients sont observants d’après le traditionnel MPR, et 2/3 avec la PDC. D’après la littérature, la méthode du MPR entrainerait une surestimation de l’observance en raison du double comptage des jours couverts par deux délivrances sur une même période, dont la PDC permet de s’affranchir ; une validation externe est nécessaire pour vérifier ces hypothèses [2 ]. Par ailleurs, nos résultats posent la question des arrêts temporaires fréquents dans le cadre de cette pathologie où le contrôle quotidien de la glycémie joue un rôle majeur dans la prévention de la survenue des complications [3 ].
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Vol 68 - N° S2
P. S64-S65 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.