Parcours de soins des patients ayant subi une infection invasive à méningocoque en France : une analyse de la base de données du Système national d’information inter-régime de l’assurance maladie - 15/09/20
Résumé |
Objectifs |
La sévérité potentielle d’une infection invasive à méningocoque (IIM) inclut celle de l’hospitalisation initiale mais aussi l’évolution à distance des patients concernés, moins bien connue. Cette étude est basée sur l’analyse des données françaises Sniiram. Elle sert à étayer la prise en charge à distance de ces patients dans les suites d’un l’épisode aigu d’IIM, permettant de décrire leur parcours de soins avec un suivi sur un maximum de six années.
Méthodes |
Une cohorte historique a été constituée à partir de la base de données du Sniiram sur une période de six ans, (01/01/2012 au 31/12/2017). Les patients hospitalisés pour IIM ont été inclus et suivis jusqu’à leur décès ou jusqu’au 31/12/2017. Ces cas d’IIM ont été comparés à un groupe contrôle, apparié sur l’âge, le sexe et le département de résidence au groupe des cas (ratio de un cas pour trois contrôles).
Résultats |
Cette analyse inclut 3532 cas avec un diagnostic d’IIM. L’âge médian est de 21 ans et 52 % étaient des hommes. Leur durée moyenne du suivi est de 2,8 ans. L’hospitalisation initiale s’est faite pour la majorité des patients (74 %) par le biais des urgences. La durée moyenne de l’hospitalisation était de 14,8jours (Écart type=23,9 ; min=0 ; max=410). Un passage en réanimation a été nécessaire pour 734 (20,8 %) patients. Des décès ont été notifiés pour 293 patients (8,3 %) pendant l’hospitalisation initiale mais aussi après celle-ci pour 163 sujets (5,3 % des 3076 survivants) : ce dernier étant significativement (test du Log rank p<0,0001) plus important que dans le groupe contrôle. Les facteurs de risques connus d’IIM ont été confirmés et quantifiés (atteintes du système immunitaire 0,4 %, asplénie 0,6 % et drépanocytose 0,1 %). D’autres facteurs de risques ont été identifiés (infection par le VIH 2,5 %). Durant le suivi, parmi les survivants, 1448 (44,7 %) ont été réhospitalisés dans une unité de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO). Parmi les cas d’IIM, 272 (7,7 %) ont été admis dans une unité de soins de suite et de réadaptation (SSR), 41 (1,2 %) ont bénéficié d’une hospitalisation à domicile (HAD) et 48 (1,4 %) ont été pris en charge dans une structure d’hospitalisation psychiatrique. Parmi les cas d’IIM, 823 (23,3 %) ont été identifiés avec au moins une séquelle. Les cas d’épilepsie représentent 5,8 %, l’anxiété 5,5 %, l’atteinte neurologique sévère 5,5 %, la diminution de l’audition nécessitant un implant (1,9 %), la diminution de l’audition uni ou bilatérale 2,8 %, la dépression 2,5 %, les atteintes cutanées 2,3 %, le déficit moteur 3,5 %, la dépression 2,5 %, la cécité 1,7 %, les troubles du langage 1,7 %, l’amputation 1,5 %, l’atteinte rénale 1,3 %, le retard mental 0,5 % et le déficit d’attention 0,4 %.
Conclusion |
Cette étude a permis d’identifier les facteurs de risques pour la survenue d’une IIM, d’estimer la surmortalité, la fréquence des séquelles et le parcours de soins des patients avec une IIM.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 68 - N° S2
P. S69 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.