Impact en vie réelle de l’asthme sévère non contrôlé en France sur la mortalité et les consommations de soins des patients âgés de 12 ans et plus–Étude RESONANCE - 15/09/20
Résumé |
Introduction |
Bien que l’asthme sévère concerne moins de 10 % de la population des asthmatiques, il représente un enjeu de santé publique en termes de mortalité, de consommations de soins et de coûts associés. À ce jour, peu de données sont disponibles concernant le fardeau de l’asthme sévère non contrôlé.
Objectif |
Caractériser le fardeau des patients âgés de 12 ans et plus présentant un asthme sévère non contrôlé en France, en termes de mortalité, de consommations de soins et des coûts associés par rapport à celle de deux cohortes témoins :
– population générale (appariée sur l’âge, le sexe et le statut Couverture médicale universelle) ;
– patients asthmatiques âgés de 12 ans et plus à l’exclusion des patients asthmatiques sévères non contrôlés (appariés par score de propension).
Méthode |
Cette étude non-interventionnelle longitudinale sur données secondaires a été réalisée à partir de l’échantillon généraliste des bénéficiaires (EGB, 1/97e de l’ensemble des bénéficiaires de l’Assurance maladie). Les patients présentant un asthme sévère non contrôlé en 2014 ont été sélectionnés au moyen d’un algorithme basé sur les codes CIM-10 des diagnostics d’hospitalisation et/ou des ALD et les traitements de l’asthme. La sévérité a été caractérisée par la consommation de médicaments des paliers 4 et 5 du GINA et le non-contrôle par des événements marqueurs. Le fardeau a été étudié sur deux années après la survenue du premier événement marqueur de non-contrôle.
Résultats |
Au total, 739 patients asthmatiques sévères non contrôlés âgés de 12 ans et plus ont été identifiés avec un âge médian de 62,0 ans et un sexe ratio H/F de 0,75. La survie globale à deux ans était significativement inférieure à celle des témoins de la population générale (92,0 % versus 96,6 % ; RR de décès=2,35 ; IC95 [1,70 ; 3,29] ; plogrank <0,0001). Les patients asthmatiques sévères non contrôlés ont eu deux fois plus de visites aux urgences et d’hospitalisations que la population générale (64,7 % contre 34,9 % ; p<0,0001) et avaient significativement plus recours aux autres soins de santé d’intérêts (visites médicales et paramédicales, traitements liés ou non reliés à l’asthme ; p<0,0001). Par rapport à la cohorte témoin asthmatique, bien que l’impact sur la mortalité à deux ans n’était pas significatif (92,0 % versus 94,3 % ; RR de décès=1,4 ; IC95 [1,0 ; 2,1] ; plogrank=0,0768), les asthmatiques sévères non contrôlés ont eu plus de visites aux urgences et d’hospitalisations (64,7 % contre 55,2 % ; p=0,0002), de visites paramédicales (81,2 % contre 73,9 % ; p=0,0011) et de traitements liés ou non à l’asthme (p<0,0001). Le coût moyen par asthmatique sévère non contrôlé estimé à 14,0K sur la période de deux années de suivi, était significativement supérieur à celui de la population générale (3,6K : p<0,0001) et aux témoins asthmatiques (6,4K ; p<0,0001).
Conclusion |
Cette étude confirme le fardeau associé à l’asthme, et ce d’autant plus lorsqu’il est sévère et non contrôlé.
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Vol 68 - N° S2
P. S70 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.