Face à la progression rapide de la pandémie liée au COVID-19, les professionnels de santé sont en première ligne dans la prise en charge des patients et eux-mêmes exposés au risque de contamination et maintenant d’épuisement. « Un(e) infirmier(e) sur cinq pense avoir été contaminé et deux sur trois sont en souffrance au travail ! », selon un sondage de la MNH.

Une réorganisation en urgence de l’offre de soins en hémodialyse a été nécessaire. Les infirmiers et aides-soignants de dialyse ont vu leurs pratiques bouleversées (cohorting, port de masque pour les patients et soignants, suppression de la collation, distanciation…).

L’objectif de ce travail : évaluer les répercussions psychologiques des soignants en dialyse pendant le confinement du COVID-19 (T1) et plusieurs mois après (T2) chez les infirmiers/aides-soignants. Seuls les résultats à T1 seront présentés.

Étude multicentrique, non interventionnelle. Plusieurs variables ont été recueillies à partir d’un questionnaire par voie électronique ou papier :

– données sociodémographiques ;

– perception protectrice ou pathogène des séances de dialyse en période de confinement (Échelle Numérique Simple) ;

– niveau de stress (Échelles Numériques Simples de Stress) ;

– symptomatologie anxieuse et dépressive (Hospital Anxiety and Depression Scale) ;

– stratégies de coping (BRIEF-COPE).

Treize structures de dialyse (6 associations, 4 CHU, 2 CHG, 1 centre privé) de différentes régions impactées différemment par le virus ont participé à l’étude. Plus de 800 personnes (patients/IDE/AS confondus) ont rempli le questionnaire. Les résultats (en cours) permettront une estimation des niveaux de stress, dépression et anxiété ressentis mais aussi d’observer s’il existe des différences selon la région. Nous évaluerons les stratégies d’adaptations utilisées.

Cette étude permettra de mieux comprendre l’impact de la crise sur l’état de santé mentale des soignants, et de proposer des solutions thérapeutiques en cas de confrontation à une nouvelle crise sanitaire.