L’intoxication au méthanol est rare mais grave. Le traitement repose sur l’inhibition de l’alcool déshydrogénase et/ou l’épuration extrarénale (EER). L’objectif de notre étude était d’étudier les particularités de l’EER au cours de l’intoxication au méthanol.

Il s’agissait d’une étude descriptive transversale colligeant les patients présentant une intoxication au méthanol et nécessitant le recours à l’EER, au service de néphrologie La Rabta, durant la période entre janvier et mai 2020.

Les indications de l’EER sont celles du groupe EXTRIP.

Nous avons colligé 7 hommes d’âge moyen 38±11 ans. Les signes cliniques étaient le flou visuel chez un patient et des convulsions avec coma chez 2 autres. Une instabilité hémodynamique a été observée chez 1 patient. On a eu recours à l’intubation chez 2 patients. La moyenne de la méthanolémie était de 1,31±0,4g/L avec un minimum de 0,6 et un maximum de 1,78. La lactatémie moyenne était de 2,71±0,83mmol/L. La moyenne du PH était de 7,32±0,22 et des réserves alcalines 19±6,8mmol/L. Un seul patient avait un PH<7,2. Des réserves alcalines<15 ont été noté chez 2 malades. Un patient a présenté une IRA stade 1 (KDIGO12). La kaliémie moyenne avant l’EER était de 3,88±0,9mmol/L. Tous nos patients ont reçu de l’éthanol. L’EER a eu lieu 24 à 48heures après l’intoxication. La méthode était l’hémodialyse intermittente chez tous les malades. Les indications de l’EER étaient une méthanolémie>0,6g/L sous éthanol chez tous nos patients associés à un flou visuel chez 1 patient et des convulsions avec coma chez 2 patients. La durée moyenne de la séance était de 5,5±1heures [4–6heures]. Les complications perdialytique étaient une hypokaliémie malgré une supplémentation potassique systématique chez 2 patients et une instabilité hémodynamique chez 1 patient. Après un suivi de 7jours, on a eu 1 décès.

L’intoxication au méthanol touche des sujets jeunes. L’EER améliore le pronostic vital mais la hantise majeure du praticien est l’hypokaliémie.