Présentation clinique, anatomopathologique et évolution des néphropathies associées aux infections syphilitiques : une série de onze cas - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
L’incidence de la syphilis est en augmentation en France depuis vingt ans. Les manifestations rénales satellites sont variées et peu décrites dans la littérature.
Description |
Nous présentons les caractéristiques clinicobiologique et histologiques de 11 patients.
Méthodes |
Onze cas de néphropathie associée à une infection syphilitique, provenant de 8 centres de néphrologie, ont été rétrospectivement étudiés entre 2008 et 2018. La recherche d’antigène tréponémique sur les biopsies rénales a été effectuée par immunofluorescence, immunohistochimie et immunomicroscopie électronique.
Résultats |
Les principales caractéristiques au diagnostic étaient : un âge médian de 46 ans, 10/11 étaient des hommes. La protéinurie était constante (médiane 3,4g/L), parfois associée à un syndrome néphrotique (n=7). Sept patients avaient une insuffisance rénale aiguë (créatininémie médiane 161μmol/L). Deux ont nécessité une prise en charge en hémodialyse. Neuf patients présentaient des manifestations extrarénales (éruption cutanée, n=7, adénopathies, n=5, hépatite cytolytique, n=6). L’aspect en microscopie optique était une glomérulonéphrite extra-membraneuse dans 10 cas, associée à des croissants (n=1), des lésions de prolifération endocapillaire (n=2) ou de microangiopathie thrombotique (n=1). Quatre patients avaient des lésions tubulo-interstitielles d’aspect granulomateux. Les dépôts étaient IgG polytypiques dans 10 cas (IgG1 n=4/4, IgG3 n=3/4). La recherche d’antigènes tréponémiques est revenue négative (n=7/7). Aucun patient n’avait de positivité anti-PLA2R ou anti-thrombospondine D7A. Tous les patients ont été traités par antibiothérapie, associée à une corticothérapie (n=2) et/ou un traitement immunosuppresseur (n=2). Après un suivi médian de 10 mois, tous ont présenté une réponse rénale, complète dans 9 cas (Fig. 1).
Conclusion |
La néphropathie syphilitique doit être évoquée devant un aspect de glomérulonéphrite extra-membraneuse atypique (prolifération associée ou granulomes). Cependant un aspect de néphrite tubulo-interstitielle granulomateuse isolée est possible.
La récupération rénale est habituellement complète, en dehors de certaines formes prolifératives où l’intérêt d’une corticothérapie reste à préciser.
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Vol 16 - N° 5
P. 304-305 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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