Insuffisance rénale aiguë au cours du traitement d’une mycobactérie atypique chez une patiente VIH - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
L’infection VIH est connue pour donner de nombreuses atteintes rénales directement liées au virus ou d’origine iatrogène. Cependant, l’amélioration de la prise en charge a permis une diminution de ces atteintes rénales. Le syndrome de restauration immunitaire (IRIS) reste une complication classique mais rare du VIH.
Description |
Une patiente de 39 ans suivie pour un VIH depuis 2005, en rupture thérapeutique depuis 2018 présente un syndrome fébrile depuis décembre 2019. Elle est traitée par plusieurs antibiotiques sans succès et une trithérapie est réintroduite mi-mars alors que les CD4 sont à 202/μL et la charge virale>7 log. Elle est hospitalisée début avril et il est diagnostiqué une infection disséminée à Mycobacterium avium pour laquelle est débutée une antibiothérapie adaptée. La patiente reste fébrile et présente mi-avril une insuffisance rénale aiguë (créatinine à 107μmol/L vs 47μmol/L) avec hématurie microscopique, sans protéinurie, associée à des troubles ioniques évoquant une tubulopathie proximale.
Méthodes |
La biopsie rénale (BR) retrouve une néphrite interstitielle aiguë avec nette prédominance de lymphocytes CD4+ (ratio CD4/CD8>10). Le diagnostic d’IRIS est retenu et une corticothérapie est débutée permettant l’apyrexie et une récupération complète de la fonction rénale en quelques jours.
Résultats |
Les atteintes rénales au cours du VIH sont variées. Plusieurs hypothèses pouvaient être évoquées chez notre patiente. Une tubulopathie aux antirétroviraux, un syndrome d’infiltration lymphocytaire diffus ou une atteinte interstitielle liée à la mycobactérie. Un IRIS était également possible compte tenu de la réintroduction récente du traitement antirétroviral mais ce syndrome est habituellement décrit lorsque les CD4 sont<200/μL. La BR a confirmé le diagnostic d’IRIS et la réponse à la corticothérapie a été rapide (Fig. 1).
Conclusion |
L’atteinte rénale de l’IRIS bien que rare reste encore possible de nos jours. Les diagnostics différentiels peuvent être nombreux et seule la BR permet le diagnostic de certitude.
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Vol 16 - N° 5
P. 309-310 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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