Peu d’études ont exploré la situation professionnelle à long terme après un cancer. Notre objectif était d’étudier le statut d’emploi des patients en longue rémission d’un cancer à cinq, dix ou quinze ans après diagnostic et de le comparer à celui des sujets sans antécédent de cancer.

À partir des données d’une étude transversale, réalisée auprès de patients en longue rémission d’un cancer du sein, du col utérin ou du cancer colorectal tirés au sort à partir de trois registres des cancers en France et comparés à des sujets sans antécédent de cancer tirés au sort sur liste électorale, nous avons sélectionné les participants actifs âgés de moins de 60 ans au moment de l’enquête. Nous avons étudié le statut d’emploi des cas et des témoins et les facteurs associés à ce statut.

Cinq, dix ou quinze ans après le diagnostic, nous n’observions pas de différence significative concernant le statut d’emploi entre les cas et les témoins. Parmi les cas, 17 % avaient perdu leur emploi. Etaient associés à une perte d’emploi: un âge plus avancé, des revenus plus faibles, un niveau d’éducation plus bas, un contrat de travail de courte durée, la présence de comorbidités, de fatigue et une qualité de vie plus dégradée.

Bien que le statut d’emploi des cas était comparable à la population témoin, il faut intensifier les efforts pour faciliter le retour à l’emploi des patients en longue rémission d’un cancer.

Few studies have explored the long-term occupational situation after cancer. The aim of our study were to study the employment status among long-term cancer survivors and to compare it to cancer-free controls from the general population at 5, 10 or 15 years after cancer diagnosis.

From data of a registry-based study, long-term survivors from breast,cervical and colorectal cancer, randomly selected from three tumor registries in France, were compared to cancer-free controls randomly selected from electoral lists. We selected active cancer survivors and cancer-free controls aged less than 60 at the time of the survey. We have studied the employment status of cases vs. controls and the factors associated with employment status.

At 5, 10 or 15 years after diagnosis, we did not observe any significant difference in employment status between cases and controls. Among cases, 17% had lost their jobs. Older age, lower incomes, lower education, a short-term employment contract, the presence of co-morbidities, fatigue and a worse quality of life were associated with job loss.

Although the employment status of the cases was comparable to that of the controls, efforts should be intensified to make it easier for patients diagnosed with cancer to return to work.