Actuellement, les élevages intensifs d’animaux sont au cœur de nombreuses études sur la dissémination de l’antibiorésistance (AR) dans l’environnement et la transmission de bactéries résistantes aux antibiotiques aux éleveurs. Afin de mieux cerner la complexité du problème, il est absolument nécessaire d’étudier simultanément les hommes, les animaux et leur environnement afin de pouvoir comprendre la dynamique de dissémination et les interactions entre ces 3 compartiments. Cette approche « une seule santé » (one health) est donc à privilégier. C’est avec ce concept « une seule santé » que nous étudions depuis quelques années l’antibiorésistance dans les élevages de porcs en Suisse.

Notre première étude s’est focalisée sur les staphylocoques résistants à la méthicilline (SARM). Des prélèvements des cavités nasales des animaux et des éleveurs ont été faits ainsi que des prélèvements d’air. Les résultats montrent que ces bactéries sont de plus en plus présentes dans l’air des élevages et que la transmission de l’animal à l’homme par inhalation n’est pas exclue. Une seconde étude s’est focalisée sur les entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu (E-BLSE). Ces dernières ont bien été retrouvées dans les matières fécales des éleveurs et des animaux, mais pas dans l’air.

Actuellement, nous menons une étude sur le résistome présent dans les matières fécales des animaux, des éleveurs et de différents compartiments de l’environnement. Les premiers résultats montrent que le portage de bactéries résistantes aux antibiotiques évolue rapidement au cours de la vie des porcs et que les travailleurs des maternités sont plus fréquemment colonisés par de telles bactéries que les travailleurs des unités d’engraissement.