Méningiomes et progestatifs - 30/09/20
Résumé |
Contexte |
Les méningiomes sont des tumeurs intracrâniennes plus fréquentes chez les femmes et favorisées par les grossesses. L’acétate de cyprotérone, un progestatif synthétique aux effets anti androgéniques, a été retrouvé associé à une augmentation du risque de méningiome, proportionnellement à la dose cumulée. Cet effet est observé pour d’autres progestatifs (Acetate de chlormadinone, acetate de nomegestrol).
Patients et méthodes |
Nous avons repris les données cliniques, histologiques et moléculaires d’une série de 40 méningiomes développés sous acétate de cyproterone et ayant nécessité une chirurgie et de patientes non opérées.
Résultats |
Les méningiomes développés sous acétate de cyprotérone ont des particularités cliniques et évolutives : souvent multiples, localisés à la base du crâne, il s’agit habituellement de lésions histologiquement peu agressives même s’ils peuvent avoir des conséquences cliniques graves. Beaucoup régressent partiellement après l’arrêt du traitement. Les tumeurs ayant nécessité une chirurgie expriment plus que les méningiomes tout venants le récepteur de la progestérone et ont un profil mutationnel particulier : les mutations somatiques observées sont plus souvent des mutations de PIK3CA (14/40), soit 35 % vs 3 % dans les méningiomes tout venants (p<0.001) tandis que les mutations de TRAF7 (16/40) soit 40 % vs. 23 %, (p=0,01). En revanche, les mutations de NF2 sont beaucoup plus rares.
Discussion |
Les particularités moléculaires de ces tumeurs évoquent une physiopathologie spécifique, en cours d’investigation. Le rôle du terrain sous-jacent (âge, prédisposition génétique…) reste à déterminer afin de mieux préciser la balance bénéfice risque de l’utilisation de ces molécules en clinique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 81 - N° 4
P. 135-136 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.