Thyrotoxicose au cours d’un traitement par midostaurine : un nouveau mécanisme physiopathologique - 30/09/20
Résumé |
Introduction |
La midostaurine, un inhibiteur de récepteurs tyrosine kinase (ITK), peut-être responsable d’une thyrotoxicose, dont le mécanisme physiopathologique est discuté.
Patient |
Un homme de 70 ans traité depuis 1/2016 par midostaurine (200mg/jour) pour une mastocytose systémique présente en 1/2018 une thyrotoxicose clinique et hormonale : TSH : 0,01 mUI/L (0,27-4,2), T4l : 27,5pg/ml (9,3-17) et T3l : 6,5pg/ml (2,0-4,3). La palpation thyroïdienne est normale. Les anticorps anti-récepteur de la TSH et anti-thyropéroxydase sont négatifs. L’échographie cervicale retrouve une thyroïde hétérogène mais non nodulaire, sans hypervascularisation. La fixation de la scintigraphie à l’iode123 est homogène et augmentée, malgré des examens radiologiques avec injection de produit de contraste iodé pour le suivi post-opératoire d’un carcinome bronchique. En 9/2018, la midostaurine est interrompue devant des troubles digestifs et des perturbations hépatiques, le bilan thyroïdien se normalise en 2 mois (TSH : 0,24 mUI/L, T4l : 11,5pg/ml).
Discussion |
L’absence d’étiologie classique d’hyperthyroïdie (absence de dystrophie nodulaire, absence d’Ac anti-récepteur de la TSH, une fixation thyroïdienne augmentée) et la restauration d’une euthyroïdie à l’arrêt du traitement, suggèrent un rôle de la midostaurine dans sa survenue. Des observations de thyroïdite « vasculaire » ou « inflammatoire » ont été rapportées avec les ITK, mais la scintigraphie thyroïdienne n’est pas en faveur de ce mécanisme. La stimulation de la synthèse des hormones thyroïdiennes pourrait être liée à l’effet de la midostaurine (ou de ses métabolites) sur les récepteurs tyrosine kinases et la transduction intracellulaire du signal en aval du récepteur de la TSH.
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Vol 81 - N° 4
P. 220 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.