Le contrôle de la TSH est recommandé chez les patients sous traitement par amiodarone, la découverte d’une dysthyroïdie dans ce contexte n’empêchera pas la présence d’une autre étiologie notamment un adénome thyréotrope (AT).

Nous rapportons le cas d’une patiente ou le diagnostic de l’AT a été posé lors du dépistage d’une dysthyroïdie sous amiodarone.

Mme Y.F., âgée de 48 ans, ménopausée, porteuse d’un goitre non exploré, suivie depuis 3 ans pour une cardiopathie valvulaire, ayant été mise sous un traitement par amiodarone pendant 1 an, et n’ayant pas la notion de dysthyroïdie dans la famille.

La patiente avait une TSH correcte avant le début du traitement par l’amiodarone et au cours du suivi, une TSH a été réalisée revenant correcte, mais elle rapportait des signes d’hyperthyroïdie associés à un syndrome tumoral hypothalamohypophysaire lorsqu’on a poussé l’interrogatoire, d’où la réalisation d’un bilan thyroïdien complet révélant : une TSH correcte 2,59 uUI/mL (0,35–4,94) ; LT4=74,39pmol/L (12–22) ; LT3=15,4pmol/L (3,10–6,8), l’IRM H-H avait objectivé un macroadénome hypophysaire de 20mm, envahissant le sinus caverneux gauche. Au bilan de retentissement endocrinien et endocrânien, il n’y avait pas d’anomalies, hormis une amputation du champ visuel temporal gauche.

Sur le plan thérapeutique, la patiente fut mise traitement médical pour préparation à la chirurgie de son adénome.

Le mode de révélation d’un adénome hypophysaire thyréotrope est hétérogène ; dans notre observation, il a été révélé au cours du bilan de dépistage d’une dysthyroïdie sous amiodarone.