Les dysfonctionnements thyroïdiens font partie des affections endocriniennes les plus fréquentes chez la femme enceinte. Notre objectif est de décrire les particularités cliniques, biologiques, et étiologiques des dysthyroïdies au cours de la grossesse.

Étude rétrospective menée sur une période de 23 ans (1997–2019) colligeant 23 femmes enceintes hospitalisées au service d’endocrinologie pour dysthyroïdie.

L’âge moyen des patientes était de 32 ans (23–41). Cinquante-deux pour cent d’entre eux étaient hospitalisées au cours du premier trimestre de grossesse. Treize patientes étaient hospitalisées pour hyperthyroïdie. Les symptômes les plus fréquents étaient l’amaigrissement (71 %) et les vomissements (57 %). Les étiologies les plus fréquentes étaient l’hyperemesis gravidarum (42 % des cas) et la maladie de Basedow (14,3 % des cas). Le diagnostic reposait sur l’existence d’un goitre homogène et vascularisé dans 45 % des cas, des signes oculaires dans 33 % des cas et un taux élevé des AC anti-R-TSH dans 20 % des cas. Le traitement reposait sur une réhydratation parentérale avec supplémentation en vitamine B1 chez 44 % des patientes et des antithyroïdiens de synthèse chez 26 % des patientes avec obtention d’euthyroïdie dans 61 % des cas.

Dix patientes étaient hospitalisées pour hypothyroïdie. Le diagnostic de thyroïdite d’Hashimoto était retenu chez 7 patientes avec des AC anti-TG et AC anti-TPO positifs dans 35 % des cas. Le diagnostic d’insuffisance thyréotrope était retenu chez une seule patiente.

Du fait de retentissement fœtal et maternel des dysthyroïdies, leurs diagnostics précoces au cours de la grossesse ainsi que leurs traitements adaptés s’imposent.