Cannabis et atteintes vasculaires cérébrales : État des connaissances sur les pathologies cérébrovasculaires observées dans un contexte d’usage de cannabis - 06/10/20
Cerebrovascular disease in the context of cannabis
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Points essentiels |
L’évolution du statut légal du cannabis est un élément contributif à l’élargissement de la consommation de ce produit, dont la prévalence a augmenté de 19 % au cours de la décennie 2010-2020. Par ailleurs, la légalisation de l’usage thérapeutique, voire aussi, récréatif, du cannabis participe à la promotion d’un usage « dur » de ce produit encore souvent perçu comme une drogue « douce ». Ensemble, l’augmentation des prévalences d’utilisation et celle de pratiques d’usage plus intense de cannabis contribuent à augmenter le risque que des conséquences sanitaires associées ne surviennent, particulièrement les plus graves. Cette crainte est renforcée par le nombre croissant de publications rapportant des atteintes cardio- ou cérébrovasculaires dans un contexte d’usage de cannabis. Les atteintes cérébrovasculaires rapportées correspondent principalement à des AVC ischémiques ou des accidents ischémiques transitoires (AIT) survenus chez de jeunes adultes, dont une majorité d’hommes, âgés d’une trentaine d’années et avec une notion de forte temporalité entre la consommation de cannabis et l’apparition des symptômes. Le syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible (SVCR) apparaît comme le mécanisme sinon le plus convaincant, du moins le mieux documenté des AVC survenant chez le sujet jeune consommateur de cannabis. Les causes « classiques » d’AVC ischémique du sujet jeune comprennent les causes cardio-emboliques, les dissections des artères cervico-encéphaliques et, moins fréquemment, les maladies des petites artères ou une athéromatose. Face à un AVC du sujet jeune, la recherche systématique d’une consommation de cannabis ou de cannabinoïdes de synthèse est utile. Cette recherche passe par l’interrogatoire et un dépistage urinaire. De plus, l’imagerie cérébrale et vasculaire a démontré son intérêt dans le diagnostic des AVC attribués à la consommation de cette drogue et le suivi des sténoses multifocales intracrâniennes réversibles à l’arrêt de cette consommation. Cet article fait partie d’un dossier. Il est lié à l’article intitulé : « Cannabis et pathologies cardiovasculaires : Synthèse des données récentes sur les caractéristiques des complications cardiovasculaires dues aux cannabinoïdes ».
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The recent development in the status of cannabis contributes to the expansion of its use. Indeed, the prevalence of cannabis use increased by 19 % between 2010 and 2020. Also, legalization of therapeutic or even recreational cannabis contributes to the promotion of “heavy” use of this product which is still often perceived as a “soft” drug. Together, the increased prevalence of cannabis use and more intensive use practices contribute to increasing the risk of adverse health consequences, especially the most serious ones. The increasing number of publications reporting cardio- or cerebrovascular disease in the context of cannabis use reinforces this fear. Cerebrovascular disease reported in the literature mainly corresponds to ischemic cerebral strokes or transient ischemic attacks in young adults, mostly males in their thirties, and with a strong temporal association between cannabis use and the onset of symptoms. Reversible cerebral vasoconstriction syndrome (RVCS) appears to be the best-documented type of cerebral strokes in young cannabis users. “Classical” causes of ischemic cerebral stroke include cardioembolic causes, cervical cephalic artery dissection and, less frequently, small vessel disease or atheroma. Before cerebral stroke in a young subject, use of cannabis or synthetic cannabinoids should be investigated systematically. This investigation should include the patient's interview and urinary screening. Moreover, cerebral and vascular neuroimaging demonstrated its usefulness in both the diagnosis of cannabis-related cerebral strokes and the follow-up of multifocal intracranial stenosis, reversible upon cessation of exposure. This article is part of a special issue. It is linked to the article entitled: “Cannabis and cardiovascular disease”.
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