Migrants and refugees often face potentially traumatic events and post-migratory stressors. Upon arrival in the host country, they can be referred to mental health services to assess the impact of their previous experiences. These cross-cultural clinical encounters may raise questions, particularly regarding the assessment of mental health using models based on Western conceptions of psychopathology.

The objective of the present non-systematic review of the literature is to discuss the psychological evaluation of post-traumatic reactions in migrants and refugees. More specifically, we present current research on psychopathology, resilience and post-traumatic development (PTG) among the migrant and refugee population. We also examine the cross-cultural validity of concepts such as Post-Traumatic Stress Disorder, resilience and PTG. Finally, we describe the most frequently used tools in cross-cultural psychological assessment and briefly reflect on the question of cultural sensitivity of mental health professionals. A bibliographic search was carried out using the databases: PILOTS, Pubmed, APA PsycNET, and Google Scholar using the following keywords: “migrants”, “refugees”, “posttraumatic stress disorder”, “mental health”, “Psychopathology”, “risk factors”, “protection factors”, “posttraumatic growth” and “resilience”. We have also reviewed the reference lists of articles encountered from database searches.

Responses to a potentially traumatic situation are multiple. Regarding the migrant and refugee population, the reviewed articles studied different post-traumatic reactions such as resilience, post-traumatic development, and psychopathologies. The most studied psychopathological responses were depression, anxiety and Post-traumatic Stress Disorder. After reviewing these studies, we asked the following question: considering the complexity of the migration process, what are the factors associated with the development of these different post-traumatic responses? Indeed, several individual and social factors before, during and after migration influence the mental health of individuals in a migration situation. Among the most cited risk factors identified were: to be a victim of or witness to violence in the country of origin and, after migration, to face post-migration difficulties such as asylum denial, to be in a precarious situation with regard to housing and work, as well as the difficulties linked to adaptation to the new culture. We have also described protective factors for the mental health of this population, such as: social support, psychological support, and a good quality of life in the host country. The reviewed articles also describe an important influence of cultural aspects on mental health, such as the perception of an event as traumatic. Although the authors of the reviewed articles accept this influence of culture on post-traumatic responses, most of the tools used to assess the mental health of migrants and refugees were created in a Western context. Studies show a growing concern with these cultural aspects, and certain tools that allow a more culturally sensitive evaluation, such as the “Cultural Formulation Interview”, are being developed.

Even if the concern with the sensitivity of the tools used in cross-cultural assessment seems to be more present in the international literature, researchers seem to encounter difficulties in better understanding the effects of culture on the mental health of individuals. With increasingly diverse societies, new research should not be based on participants’ geographic or ethnic origins, but rather try to “unpack” culture with, for example, the exploration of the relationships between certain values or orientations and the different expressions of psychological distress. Finally, given the still lacking development in the field of cross-cultural research, certain practices, such as the participation of interpreters, the supervision of cultural mediators or the use of culturally sensitive tools, can help the clinician to maintain good practices with patients from different cultures in the diagnostic and psychotherapeutical processes.

Les individus en situation de migration sont souvent confrontés à des événements potentiellement traumatiques et à des stresseurs post-migratoires. À leur arrivée dans le pays d'accueil, ils peuvent être dirigés vers des services de santé mentale afin d'évaluer l'impact de leurs expériences antérieures. Cependant, ces rencontres cliniques transculturelles peuvent poser des questions, notamment en ce qui concerne l'évaluation de la santé mentale à l'aide de modèles basés sur les conceptions occidentales de la psychopathologie.

La présente revue non-systématique de la littérature vise à discuter l'évaluation psychologique des réactions post-traumatiques chez les migrants et réfugiés. Plus précisément, nous présentons les recherches actuelles sur la psychopathologie, la résilience et le développement post-traumatique (PTG) parmi la population migrante et réfugiée. Nous discutons également la validité transculturelle des concepts comme le Trouble de Stress Post-traumatique, la résilience et le PTG. Enfin, nous décrivons les outils les plus fréquemment utilisés en évaluation psychologique transculturelle et réfléchissons brièvement à la question de la sensibilité culturelle des professionnels de santé mentale. Une recherche bibliographique a été réalisée à partir des bases de données : PILOTS, Pubmed, APA PsycNET, Google Scholar, en utilisant les mots-clés suivants : « migrants », « refugees », « posttraumatic stress disorder », « mental health », « psychopathology », « risk factors » factors », « protection factors », « posttraumatic growth » et « resilience ». Nous avons également révisé les listes de références des articles rencontrés à partir des recherches sur les bases de données.

Les réponses d’un individu à une situation potentiellement traumatique sont vastes. Concernant la population de migrants et réfugiés, les articles révisés ont étudié différentes réactions post-traumatiques, telles que : la résilience, le développement post-traumatique, et les psychopathologies. Les réponses psychopathologies les plus étudiées ont été la dépression, l’anxiété et le Trouble de Stress Post-traumatique. Après la révision de ces études, nous nous sommes demandé : considérant la complexité du processus migratoire, quels sont les facteurs associés au développement de ces différentes réponses post-traumatiques ? En effet, plusieurs facteurs individuels et sociaux avant, pendant et après la migration influencent la santé mentale des individus en situation de migration. Parmi les facteurs de risque le plus cités dans les articles révisés, nous avons trouvé : avoir été victime ou témoin de violences dans le pays d’origine et, après la migration, rencontrer des difficultés post-migratoires comme être débouté du droit d’asile, être en situation de précarité en ce qui concerne l’habitation et le travail, ainsi que les difficultés liées à l’adaptation à la nouvelle culture. Nous avons également décrit des facteurs de protection pour la santé mentale de cette population, tels que : un bon réseau de soutien, accompagnement psychologique, et une bonne qualité de vie dans le pays d’accueil. Les articles révisés décrivent aussi une influence importante des aspects culturels sur la santé mentale, commencent par la perception d’un événement en tant que traumatique. Même si les auteurs des articles révisés acceptent cette influence de la culture sur les réponses post-traumatiques, la plupart des outils utilisés pour évaluer la santé mentale des migrants et réfugiés ont été créés dans un contexte occidental. Les études montrent une préoccupation croissante avec ces aspects culturels, et certains outils permettant une évaluation plus culturellement sensible commencent à être développées, comme la « Cultural Formulation Interview ».

Même si la préoccupation avec la sensibilité des outils utilisés dans l’évaluation transculturelle semble être plus présente dans la littérature internationale, les chercheurs semblent rencontrer des difficultés pour mieux comprendre les effets de la culture sur la santé mentale des individus. Avec des sociétés de plus en plus diverses, les nouvelles recherches ne doivent pas être basés sur les origines géographiques ou ethniques des participants, mais plutôt essayer de « déballer » la culture, avec, par exemple, des recherches qui explorent les relations entre certaines valeurs ou orientations et les différentes expressions de détresse psychique. Compte tenu des évolutions qui font encore défaut dans le domaine de la recherche transculturelle, comment un clinicien doit-il agir pour maintenir de bonnes pratiques auprès de patients de cultures différentes ? Certaines pratiques, telles que la participation d'interprètes, la supervision de médiateurs culturels ou l'utilisation d'outils culturellement sensibles, peuvent aider le clinicien dans le processus de diagnostic et la psychothérapie.