Évaluation orthogériatrique des patients de plus de 75 ans victimes d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur : détermination des facteurs prédictifs de mortalité à 6 mois - 17/10/20
Orthogeriatric assessment of patients over 75 years of age with a proximal femur fracture: Predictors of 6-month mortality
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Introduction |
Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur sont fréquentes et graves chez le sujet âgé, en raison d’un important taux de mortalité à court terme. Si le délai de prise en charge chirurgicale est un facteur essentiel, une prise en charge médicale orthogériatrique pourrait permettre de diminuer cette mortalité à 6 mois, mais cette donnée n’a pas été confirmée à large échelle en France. Aussi, nous avons mené une étude rétrospective ayant pour but de répondre aux questions suivantes : 1) une prise en charge chirurgicale retardée influence-t-elle le taux de mortalité à 6 mois ? ; 2) existe-t-il des facteurs médicaux corrigeables pouvant influencer la mortalité à 6 mois ?
Hypothèse |
Une prise en charge chirurgicale retardée n’était pas un facteur isolé d’augmentation de la mortalité à 6 mois après fracture de l’extrémité supérieur du fémur.
Méthode |
Nous avons inclus les patients âgés de 75 ans et plus victimes d’une fracture de l’extrémité supérieure du fémur nécessitant une prise en charge chirurgicale. Nous avons ainsi analysé rétrospectivement les dossiers de 476 patients en relavant les différentes pathologies médicales associées, les caractéristiques pré-, per- et postopératoires. Une analyse univariée puis multivariée ont été réalisées pour identifier les facteurs de risque de mortalité à 6 mois.
Résultats |
Notre analyse univariée montrait qu’un délai préopératoire supérieur à 48h engendrait un risque 1,5 (Odds Ratio (OR)=1,57/IC 95 % : 1–2,48/p=0,04) fois plus important de mortalité à 6 mois. Ce facteur de risque ne persistait pas en analyse multivariée prouvant qu’il ne s’agit pas d’un facteur de risque indépendant. En analyse multivariée, les anticoagulants (OR=2/IC 95 % : 1,13–3,50/p=0,02), la démence (OR=2,2/IC 95 % : 1,32–3,59/p=0,002), l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (OR=2,9/IC 95 % : 1,10–7,70/p=0,03), la perte de 2 points d’hémoglobine entre le bilan préopératoire et postopératoire (OR=1,9/IC 95 % : 1,05–3,12/p=0,04), le sexe masculin (OR=1,82/IC 95 % : 1,05–3,12/p=0,04), un âge supérieur à 85 ans (OR=5,26/IC 95 % : 1,49–5,26/p=0,002) et un score de Charlson≥7 (OR=2,13/IC 95 % : 1,29–3,52/p=0,003) étaient les variables explicatives associées au décès à 6 mois de manière statistiquement significative.
Discussion – Conclusion |
Notre étude démontre que les patients à risque sont les patients de sexe masculin, âgés de plus de 85 ans ayant des pathologies médicales associées (score de Charlson≥7). Un traitement préexistant par anticoagulant augmente dans notre étude le délai préopératoire et augmente le risque de mortalité à 6 mois de ces patients. La prise en charge de ces patients à risque doit avoir pour objectif de ne pas aggraver les pathologies médicales sous-jacentes en offrant la possibilité d’une prise en charge dans les 48 heures. Les patients sous anticoagulants doivent bénéficier d’une attention particulière permettant de ne pas retarder la prise en charge chirurgicale.
Niveau de preuve |
IV, étude rétrospective sans groupe contrôle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Fracture de l’extrémité supérieure du fémur, Facteurs de risques, Pathologie médicale associée, Mortalité à 6 mois, Sujet âgé
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics &Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
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