Prise en charge du psychotraumatisme en médecine générale : état des lieux dans le Pas-de-Calais et élaboration d’un temps de formation destiné aux professionnels - 09/11/20
Management of psychotrauma in general medicine: Evaluation of current practice in the Pas-de-Calais and development of a training course for professionals
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Le contexte géopolitique actuel, avec la multiplication des attentats sur le territoire national, a fait émerger une prise de conscience collective concernant la reconnaissance et la prise en charge des blessés psychiques. Ces événements psychotraumatiques sont en réalité bien plus larges et regroupent les catastrophes naturelles ou technologiques, mais aussi les catastrophes microsociales. Premier recours naturel dans la population, le médecin généraliste est en partie responsable de la prise en charge des pathologies psychotraumatiques. Cette étude dresse un état des lieux de ces prises en charge en médecine générale dans le Pas-de-Calais, en évaluant le repérage diagnostique en cabinet, le sentiment de compétence du professionnel, les thérapeutiques prescrites, l’orientation secondaire ainsi que les difficultés rencontrées en consultation. Au total,141 médecins généralistes exerçant dans le Pas-de-Calais en cabinet ont été inclus sans critères d’exclusion, par le biais d’auto-questionnaires en ligne ou papier.
Résultats |
Les médecins généralistes semblent sous-estimer la fréquence des pathologies psychotraumatiques, mais constatent à 83,6 % une augmentation de cette dernière. 95,8 % admettent un probable impact sur leur pratique en cas de catastrophe. Malgré les recommandations de l’HAS, 73,8 % prescrivent des benzodiazépines pour 19,1 % d’antihistaminiques. Les options d’orientation secondaire spécialisées sont mal connues : 77,3 % ignorent l’existence des consultations du psychotraumatisme. La formation initiale semble insuffisante pour maîtriser ces compétences, 59,6 % recourent à des lectures personnelles et 29,8 % à la formation continue. Les principales difficultés pointées dans ces prises en charge consistaient en la durée de consultation, la gestion de la charge émotionnelle et options d’orientation secondaire. Ces résultats, associés aux souhaits exprimés par une grande majorité des généralistes, suggèrent l’intérêt d’une formation complémentaire.
Conclusion |
Si l’urgence médico-psychologique renforce actuellement son dispositif, il semble nécessaire d’adapter les compétences, les moyens et les options d’orientation secondaire des médecins généralistes. Interlocuteurs privilégiés d’une population souvent vierge de pathologie psychiatrique, il est indispensable d’inclure ces praticiens dans le réseau de soin du psychotraumatisme.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
The current geopolitical context, with the increase in the number of attacks on national territory, has brought out a collective awareness concerning the recognition and care of the psychologically injured. Traumatic events are in fact much broader and include not only natural or technological disasters, but also micro social disasters. As the first natural recourse in the population, the general practitioner is partly responsible for the management of psychotraumatic pathologies. This study provides an overview of the state of general medical care in the Pas-de-Calais: professional's sense of competence, the therapies prescribed, the secondary referrals and the difficulties encountered in consultation. A total of 141 general practitioners practising in the Pas-de-Calais in private practice were included without exclusion criteria, by means of online or paper self-questionnaires.
Results |
GPs seem to underestimate the frequency of psychotraumatic pathologies, but 83.6% of GPs note their increasing prevalence and 95.8% admit a probable impact on their practice in the event of a disaster. Despite the HAS recommendations, 73.8% prescribe benzodiazepines and 19.1% antihistamines. Knowledge of specialised secondary referral options available is poor: 77.3% of GPs are unaware of the existence of Psychotrauma counselling. Initial training seems insufficient to master these skills, 59.6% use personal reading and 29.8% use in-service training. The main difficulties noted in these treatments were the length of consultation, the management of the emotional load and secondary referral options. These results, combined with the wishes expressed by a large majority of GPs, suggest the value of further training.
Conclusion |
If the medical-psychological emergency service is currently strengthening its system, it seems necessary to adapt the skills, resources and secondary referral options available to GPs. As privileged interlocutors of a population often devoid of psychiatric disorders, it is essential to include these practitioners in the Psychotrauma care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Catastrophe, Formation, Médecine générale, Prise en charge, Syndrome post-traumatique, Traumatisme psychique
Keywords : Care management, Disaster, General medicine, Post-traumatic syndrome, Psychic trauma, Training
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