Artérite à cellules géantes et aortite : stratégie diagnostique, place des biothérapies - 10/11/20
Résumé |
L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite primitive des gros vaisseaux affectant les patients de plus de 50 ans, touchant préférentiellement l’aorte et ses branches de division, notamment à destination extra-crânienne. Une aortite est présente au diagnostic d’ACG dans environ 50 % des cas. Si l’espérance de vie des patients atteints d’ACG ne semble pas très différente de celle de la population générale, la survenue d’une aortite est grevée d’une certaine morbi-mortalité (dilatation aortique, anévrysme, dissection, insuffisance aortique). Environ 2 % des patients avec ACG seront diagnostiqués avec de telles complications aortiques par année de suivi. Les circonstances du diagnostic d’aortite au cours de l’ACG sont multiples : dépistage systématique au diagnostic d’ACG « classique », syndrome inflammatoire prolongé du sujet âgé, forme symptomatique d’aortite, claudication artérielle. La biopsie de l’artère temporale garde une place importante pour le diagnostic d’ACG. Outre la clinique et la présence d’un syndrome inflammatoire, le diagnostic d’aortite repose sur un aspect inflammatoire de la paroi aortique : épaississement circonférentiel plus ou moins étendu, pouvant se compliquer de sténose ou d’anévrysme, ou aspect hypermétabolique. Différentes modalités d’imagerie sont possibles : angio-scanner, angio-IRM, échographie Doppler, TEP-scanner, ayant chacune leurs avantages et inconvénients. Le principal piège diagnostique sur l’imagerie est l’athérosclérose dans cette tranche d’âge. La possibilité d’anévrysmes et de dissections se développant à distance du diagnostic requiert une surveillance régulière et prolongée, chez les patients qui tireraient bénéfice d’une réparation aortique. Le traitement d’une ACG avec aortite non compliquée, ne diffère pas de celui d’une ACG simple. Il repose sur une corticothérapie à 0,7mg/kg/j de Prednisone. En cas de rechute à un haut niveau de corticothérapie, de rechutes multiples ou de difficultés avec la corticothérapie, un traitement d’épargne cortisonique se discute par le méthotrexate, ou le tocilizumab (162mg sous-cutanée par semaine). L’abatacept pourrait avoir un intérêt, mais le schéma de décroissance de la corticothérapie utilisé dans l’essai clinique disponible est loin des standards de traitement. Les anti–TNF n’ont pas montré d’efficacité, mais se compliquaient de plus d’infections. D’autres thérapeutiques ciblées sont en cours d’évaluation (ustekinumab, JAK inhibiteur, anti Il-1).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Artérite à cellules géantes, Aortite
Plan
Vol 45 - N° S2
P. S94 - novembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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