Étude de stabilité de stupéfiants recueillis sur écouvillon salivaire FLOQswab® - 20/11/20
Résumé |
Objectifs |
En France, la mise en évidence d’une consommation de stupéfiants chez les conducteurs repose sur la réalisation d’un test de dépistage salivaire complété par une technique de confirmation au laboratoire, si le dépistage s’avère positif. L’analyse de confirmation est qualitative et réalisée à partir d’un prélèvement salivaire recueilli sur un écouvillon sans tampon, le FLOQswab®. À ce jour, très peu de publications font état de la stabilité des molécules stupéfiantes prélevées sur ce dispositif de recueil [1 ]. Cette étude vise à présenter la stabilité des molécules stupéfiantes inscrites à l’arrêté du 13 décembre 2016 [Arrêté du 13 décembre 2016 fixant les modalités du dépistage des substances témoignant de l’usage de stupéfiants, et des analyses et examens prévus par le code de la route (JO du 15/12/16)] après recueil sur FLOQswab®. Les échantillons ont été conservés à 4°C et à 35°C pendant 72h, la durée légale maximale de rétention du permis de conduire en France.
Méthode |
Après surcharge de salive humaine, la stabilité des molécules d’amphétamine, de méthamphétamine, de MDA, de MDMA, de MDEA, de cocaïne, de benzoylecgonine, de morphine, de 6-monoacétylmorphine et de THC a été évaluée à deux concentrations : une concentration faible au seuil de dépistage fixé par l’arrêté du 13 décembre 2016 (50ng/mL pour les amphétaminiques, 15ng/mL pour le THC et 10ng/mL pour les cocaïniques et les morphiniques) et une concentration élevée à 200ng/mL pour toutes les molécules. Les écouvillons FLOQswab® ont ensuite été surchargés (n=6 pour chaque condition) avant d’être analysés par LC-MS/MS, après 0, 6, 12, 24, 48 et 72heures de conservation à 4°C et à 35°C. Une diminution de plus de 20 % par rapport au taux initial déterminé au temps T=0h était considérée comme une perte de stabilité.
Résultats |
Au cours de l’étude, nous avons pu montrer que seuls le THC et la MDA (à faible concentration uniquement) présentaient une instabilité à 4°C, à partir de 6h et 72h de conservation respectivement. Dans les conditions de conservation à 35°C, toutes les molécules à l’exception de la morphine et de la benzoylecgonine présentaient une diminution des concentrations supérieure à 20 % par rapport au taux initial déterminé à T=0h, après 72h de conservation.
Conclusion |
La présente étude a mis en évidence une diminution variable des taux de plusieurs stupéfiants inscrits à l’arrêté du 13 décembre 2016 après recueil salivaire sur FLOQswab®. Néanmoins et malgré cette diminution, il est important de souligner que l’ensemble des molécules, à l’exception de la cocaïne à faible concentration et conservée à 35°C, était détectable avec un taux supérieur à la limite de quantification de la méthode, pendant toute la durée de l’étude. Par conséquent, leur présence aurait été confirmée dans notre laboratoire, excepté pour la cocaïne à faible concentration et conservée à 35°C au-delà de 48heures. À la lumière des résultats de notre étude, nous ne pouvons que recommander un acheminement rapide (<48h) et réfrigéré des prélèvements recueillis sur FLOQswab® aux laboratoires d’analyses compétents.
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Vol 32 - N° 4S
P. S15 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.