Place du screening toxicologique en réanimation pédiatrique chez l’enfant de moins de 2 ans - 20/11/20
Résumé |
Objectifs |
L’intoxication d’un nourrisson n’est pas toujours accidentelle ; au-delà d’un contexte de négligence, la caractérisation d’une exposition aiguë peut permettre de révéler ou confirmer une maltraitance. Les trois objectifs sont de rappeler les situations cliniques du nourrisson hospitalisé en soins critiques pour lesquelles un screening toxicologique devrait être systématique, de préciser les méthodes analytiques recommandées avec leurs avantages et leurs limites et de discuter des conséquences éventuelles, médico-légales ou médico-sociales, en cas d’analyses positives.
Méthode |
Les quatre points d’appels cliniques les plus fréquents à considérer sont :
– des troubles neurologiques inexpliqués d’apparition brutale, non fébriles type ataxie, convulsions, confusion, agitation ou anomalies pupillaires,
– un malaise grave avec défaillance d’un ou plusieurs organes type coma, état de mal convulsif, dépression respiratoire, défaillance hémodynamique,
– une suspicion de maltraitance même si la cause semble évidente ou enfin,
– une évolution inexpliquée de l’état du nourrisson au cours de son hospitalisation.
Résultats |
Les résultats d’analyses toxicologiques sanguines et urinaires permettent d’exclure une intoxication, de mettre en évidence une étiologie toxique non suspectée à l’hospitalisation (par exemple l’administration inappropriée d’un psychotrope), de confirmer un toxique en cause lorsqu’il est suspecté (par exemple l’ingestion de résine de cannabis ou d’éthanol), ou enfin d’exclure ou révéler une association à d’autres xénobiotiques (par exemple l’administration inadaptée d’un antalgique opioïde). L’analyse capillaire du prélèvement réalisé à distance permet de documenter une exposition isolée ou répétée en s’affranchissant mieux des problèmes de contamination par la sueur, souvent très abondante au moment de l‘hospitalisation du nourrisson dans la phase aiguë.
Conclusion |
Des résultats toxicologiques « anormalement négatifs » selon le point de vue du pédiatre, doivent toujours faire l’objet d’une discussion clinico-biologique afin d’élargir à une recherche de toxiques plus rares, non dépistés en première intention. Des résultats toxicologiques positifs sont à discuter en fonction du contexte initial et des résultats des autres investigations diagnostiques type recherche de causes infectieuses, cardio-vasculaires, métaboliques, neurologiques, traumatiques. Ils sont pris en compte pour objectiver et documenter des faits revêtant une importance capitale lorsqu’un contexte de maltraitance d’un nourrisson, par définition vulnérable, est suspecté. Les conséquences médico-légale (information préoccupante, signalement judiciaire) sont discutées de façon collégiale entre pédiatre et médecin légiste voire toxicologue face à des situations telles qu’une administration de psychotrope, un empoisonnement, une soumission chimique ou un syndrome de Münchhausen par procuration.
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Vol 32 - N° 4S
P. S27 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.